Monbel Marius
97° Infanterie
Cycliste
7° Compagnie
Secteur 47
Reçu de Jean Rambier 6 Juin 23° Chas. 6°Cie s.184 de Vincent Lion du 5 Juin
Dimanche 11 Juin Pentecôte
Ecris à Jeanne: envoyé carte
ill.
Reçu de Jeanne 6 juin
Lundi 12.Juin
Reçu de Jeanne 7 et de Vincent du 10.
Ecris à Vincent, Jeanne, Marsillargues.
Préparatifs pour monter à la
tranchée où nous devons effectuer la relève ce soir
à 23h, secteur Flirey. Pluie temps menaçant froid.
Mardi 13 Juin
Ecris à Jeanne.
Sommes arrivés à Bernécourt
à 9h soir, monté à la tranchée ce matin pour
ravitailler, y reçoit l'ordre de remplacer cycliste du Bon, ai fait
deux fois le trajet et vais le faire une troisième pour le courrier
des officiers.
Reçu de René Monbel carte du
10 juin.
Mazoyer François 7-6
Galle Gaston du 10-6
Evesque Renaud du 10 juin
Alice Boniface 9 juin.
Trajet Noviant (Noviant aux Prés),
poste P.C. Flirey, porter pièces à 21h, retour matin, ai
fait aujourd'hui cinq fois trajet Flirey - Bernécourt sans trop
être inquiété par les obus. Artillerie modérée,
lutte avec grenades et torpilles aux premières lignes.
Ecris: à Evesque, nuit calme.
Mardi 143
Juin
Ecris à: Jeanne, Alexandrine.
Mazoyer François, Galle,
Alice Boniface, Vincent, Jouve.
Pluie, secteur tranquille, continuation de
guerre de tranchée sans trop grande perte, routes abominables pour
mon nouveau travail, qui m'oblige à faire mon service en vélo.
Reçu de Jouve du 10-6, Vincent 11,
Jeanne du 9 juin.
17h une lutte d'engins de tranchées
s’engage de part et d'autres, l'artillerie devient très active,
et un duel d'artillerie s’engage jusqu'à 20h arrosant
d'un temps en temps les tranchées adversel d'obus de tous calibres,
sans grandes pertes pour nous, cycliste du 3° Bon éclat d'obus
aux reins en assurant la liaison avec le colonel pour son Bon, ça
fait le 2° cycliste blessé à cette relève 2°
et 3° Bon. Nuit calme sur la majeure partie de notre secteur, des feux
de salves sont exécutés appuyés par les mitrailleuses,
pour empêcher l'ennemi de se fortifier, et de remonter leurs tranchées
entamées par nos canons de tranchées.
Mercredi 154
Juin
Ecris à: Jeanne
Reçu de: Jeanne du 11 Juin
Pluie, aucun inconvénient pour remonter
ce matin à mon poste au P.C. A 11h notre génie
à fait sauter un camouflet détruisant ainsi une mine ennemie
assez avancée dans nos lignes. Guerre de tranchée assez mouvementée,
torpilles de tous calibres. Notre artillerie est assez active de 16h
à 18h. Départ de 7 permissionnaires arrivés
au front 22 mai 1915.
Ecris à: Jeanne. Jean Ranchier, Nicolas
Joseph, Richard Jules, Roux Germain, Hugues Marius, Pècheral Emile
Reçu de:
Temps nuageux, m’arrête à la
carrière aujourd'hui où est mon poste régulier, étant
un peu fatigué pour monter jusqu'au P.C.... 10 heures du matin:
je suis à la carrière parti hier soir porter les pièces
au bureau du Colonel, j'arrive ici après avoir passé la nuit
à Bernécourt à 9 h, de nombreux abris plus
ou moins solides, sont adossés, dans ce vallon dans le flanc de
la crête, dans cette carrière où travaillait jadis,
les ouvriers tranquilles, faisant chaque jour leur travail et regagnant
le soir tranquillement la demeure pour retrouver le foyer familial et y
goutter le repos. Assis dans un de ces abris devant une table rustique
c'est là que je dépeint ce que mes yeux, peuvent voir et
mes oreilles entendre, une petite ouverture qui donne du jour dans cet
abri me laisse voir devant moi un bois de sapin, tout après le cimetière
militaire, allemand et français reposent du dernier sommeil les
uns à coté des autres, crois de bois faite par le génie,
où est écrit le nom du héros ainsi que son régiment,
ou simplement ces mots ici repose, un ou plusieurs soldats Français
, ou un ou plusieurs soldats Allemands. Des camarades ont à quelques
uns fait une cotisation pour acheter une couronne, gage d'amitié
que lui témoignent ceux que la mort a séparé d'eux
et de leurs familles. D'autres plus ingénieux, ont façonnés
avec des plantes et des fleurs un semblant de tombeau, chaque jour un soldat
arrose et entretient le petit cimetière, je pourrai dire grand car
des milliers de cadavres y sont entassés, à ma droite la
route qui conduit de Bernécourt à Flirey, route que les obus
balaie de temps en temps par rafale, tuant ou blessant toujours quelques
soldats vaquant à son devoir. A ma gauche le poste de secours et
l'ambulance, voici le défilé des blessés et des malades
qui viennent se faire soigner, après la visite du Docteur pansements
rapide l'auto sanitaire emporte ceux qui sont évacués, les
autres moins atteints rejoignent à pied l'infirmerie ou ils se rétabliront
rapidement, le temps est beau, les arbres verts car c'est la belle saison
qui succède à ces pluies, quelques arbres sont fauchés
par la mitraille, c'est dans ce cadre que ce déroule le grande guerre
dans ce secteur qui est assez tranquille, mais voici que nos 75 tapent
sec et les obus d'un sifflement aigus font à leur tour de la bonne
besogne dans les lignes allemandes démoralisant ceux qui ont échappé
aux éclats. Et voila comment anxieuses les heures s'écoulent
en attendant la relève, des camarades qui dispos de leur repos viendront
nous remplacer pour aller à notre tour reposer dans la tranquillité.
Pendant la nuit sur cette route c'est le long défilé des
cuistots qui apportent la soupe aux combattants, c'est le grand mouvement
que favorise la nuit, le jour c'est la cachette que chacun cherche pour
se dissimuler. Voici après le défilé des caissons
d'artillerie qui vont ravitailler leurs pièces respectives, au retour
c'est les douilles vides, qui retournent à l’arrière au rechargement.
Un coup de clairon car voici un aviateur, chacun rentre dans l'abri, pour
se soustraire à la vue de l'observateur, nos batteries contre avions
commencent leurs ronronnements pour faire rentrer dans les lignes ennemies
l'aviateur qui cherche à reconnaître l'emplacement des batteries.
Pendant ce temps les oiseaux chantent, la nature semble revivre sous le
rayon du soleil qui avait resté caché depuis un mois environ.
Voila à peu prés ce que journellement
est la vie que je mène à la tranchée pendant ces cinq
jours.
17 h duel d'artillerie violent
par intermittence, pendant la nuit les boches font des tirs de barrages
d'heure en heure pour entraver les ravitaillements sur la route Flirey
Bernécourt. Je vais profiter cette nuit pour monter au P.C. y prendre
musette et imperméable en vue de prendre la relève de demain,
qui n'est pas encore très sure pour nous car parait-il que ma Cie
doit faire trois jours supplémentaires à la carrière
pour y exécuter certains travaux.
Vendredi 176
juin 1916
Ecris à: Jeanne.
Reçu de: Jeanne du 13 et 13
Lion Vincent du 15, Jules Monbel 11,
de la part de Me Guiraud pâtisserie.
Trompé de jour, écris hier
ce que j'aurai du écrire à cette date. Les avions sont assez
actifs cette après-midi recherchant les emplacements de Batie
pour régler le tir soit de barrage ou de contre artillerie. Descendu
à Noviant de 14h à 17h.
Samedi 17 Juin
Ecris à Jeanne: Reçu de: Néant
et Me Guiraud.
Reçu colis ce matin par l'intermédiaire
de Reboul Jean rentrant de perme, avons manger le contenu avec le sergent
major à Bernécourt ou j'étais de passage, remonté
à la tranchée à 14 h. Porter des lettres, matinée
duel d'artillerie, travail pénible pour moi au Bon. où on
est tout le temps en course d'un coté et de l'autre et sans interruption
nuit et jour montant hier et aujourd'hui. Ma Cie doit monter à la
Carrière ce soir 22H. Je ne sais pas si de ce fait je resterai attaché
au Bon ces quelques jours. Ai passer nuit blanche cette nuit du 7 au 17
étant sur le qui-vive pour transmettre les ordres, descendu à
Noviant à 4 h., n'ai pu voir Reboul, remettant ma visite à
un autre jour. Noviant a été bombardé à 15h.
par la grosse artillerie allemande, une rafale de gros obus tombé
sur un rassemblement de Cie du 97 a tué 25 hommes et une quarantaine
de blessés, dont plusieurs avait d'affreuses blessures qui les ont
fait succomber à l’hôpital.
Dimanche 18 juin
Ecris à: Tante Barbier, répondu
à M° Guiraud. Jeanne. Evesque Adrienne Bellegarde.
Reçu de: Richard Jules du 14 juin
m'a envoyé cartes Francais-Boches.
Avons descendu à la Carrière
ce matin à 1 h., cantonné dans les sapes, à proximité
de bons abris, m'occupe ici du ravitaillement de nos officiers et de la
correspondance des hommes. Duel d'artillerie de 14h. à 16h. assez
violent par intermittence, quelques blessés artilleurs arrivent
au poste de secours situé ici. Combat à la grenade, torpilles
et tuyaux de poêle à la tranchée.
Lundi 19 juin
Ecris à: Brunel ST Gilles Jean Barbier
Reçu de: Barthélémy
Louis 14
Journée assez tranquille bombardement
de nos positions pendant la nuit sans perte.
Mardi 20 juin
Reçu de Jeanne 15 Jules Monbel 15.
Apprend mon départ en permission en
perme. Parti le soir à 23 h. de Toul, arrivée à Manduel
le 23 pour repartir le 30 juin, je constate un moral excellent à
l'arrière, confiance illimité au succès de l'armée
Russe, bon espoir en l'armée anglaise, ainsi qu'aux italiens, pour
un peu on nous reprocherait pour notre part de ne rien encore faire. La
majeur partie de la population attend la fin de la guerre pour Sbre ou
Obre contrairement à l'armée qui voit encore lointaine la
fin des hostilités.
Dimanche 2 juillet.
Rentré ce matin à 9 h. à
la Cie j'y trouve du changement dans les cadres, avec un nouveau Ss Lieutenant
et Mr Armand Lt Cdt la 7 à été remplacé par
Mr Martin à la date du 28 Juin.
Reçu à mon arrivée des
Vincent du 19 Juin
Galle Gaston du 17- 23-6
Jouve Henri du 18
Jean Barbier du 20
Jeanne du 17 et du 18
Rambier Jean 24-6
Cousine Vernet Bellegarde 21j
Margueritte Barban 18
Nicolas Joseph 25 Juin
Alice du 16 Juin Pensée
Combes Louis du 19-6
Ecris à: Jeanne, Boniface
Lundi 3 Juillet
Prend mon service de cycliste ce matin sous
le commandement de Mr Martin Lt Commandant la 7 Cie
Ecris à Jeanne Vincent.
Mardi 4 Juillet
Beau temps, attrape 2 jours de salle de police,
pour m’être présenté au rapport sans capote. Mauvais
effets de discipline.
Ecris à Jules Monbel
Combes Louis, Marsillargues.
Mercredi 5 juillet
Reçu de Jeanne du 1.
Ecris à Jeanne.
Montons à la tranchée ce soir
à 18 h. par un temps abominable, il pleut à torrent depuis
ce matin, ce qui nous rendra la marche difficile dans les boyaux.
Jeudi 6 Juillet 1° jour
Effectuons hier soir la relève sans trop de difficulté malgré la pluie, je suis renvoyé en course des 1eres lignes à Bernécourt et à Sancey, ensuite à Bernécourt, ce qui me rend la journée et la nuit en marches fatigantes et qui équivaut à une quarantaine de kilo.... D'autant plus que mon vélo est cassé, pas le temps d'écrire. De 16h. à 18h. l’ennemi nous arrose d'engins de tranchés sans pertes, l'artillerie allemande ne répond pas à la notre qui ne cesse de la harceler de toute la journée. Artillerie très active dans la nuit dans la direction de Pont-à-Mousson ....
Vendredi 7 juillet
Ecris à: Jeanne; Galle J. Nicolas A.
Barbier,
Louis
Barthélémy, Jeanne Margueritte Barban.
Reçu de Jeanne du 2-7.
Je me réveille, les cuistots sont
là, je suis rompu par la marche que j'ai faite la veille. Dans ma
cagna l'eau suinte de partout et 3 ou 4 centimètres recouvrent le
sol, ce qui fait que l'humidité dégagée nous engourdit,
en plus de cela l'eau dégouline sur moi et suis obligé de
me couvrir d'une toile de tente pour ne pas être trempé jusqu'aux
os.
Je suis allé voir hier au château
de Bernécourt les parents de Mr Aubriot, heureux ont-ils été
que je leur apporte des nouvelles, la nièce n'y étant pas,
j'ai promis à sa mère d'y retourner. La journée a
été passablement mouvementée nous avons eu deux blessés
et un sergent tué d'une balle en plein front: Chapuis résidant
à Marseille, bon camarade d’une bonne jovialité, plein d'entrain
et de gaieté. Nos engins de tranchée ont bouleversé
les tranchées ennemies devant nos lignes, détruisant les
défenses accumulées par eux dans notre secteur, l'artillerie
allemande n'a pas répondu à la notre qui a été
très active pendant toute la journée, je descends le soir
à Bernécourt porter des ordres et en remonter demain matin.
Samedi 8 juillet
Reçu de: Jeanne carte et lettre 3-7
Jean Barbier 2 juillet 118e Infie 3e Cie.
4e sn s.83
Ecris à Jeanne, Eyssete carte Barbier,
Louis, envoyé poésie d’Evesque le soir à Jeanne.
Monté ce matin par un temps pluvieux
à la tranchée porter des ordres, après avoir passé
la nuit à Bernécourt. Pendant la nuit l'artillerie à
été assez active dans le secteur et principalement sur notre
gauche. L’artillerie allemande reste réservée ce qui me fait
présumer, qu'ils sont prêt sous peu à faire sauter
une ou plusieurs mines, ceci est mon appréciation personnelle. Lutte
d'engins de tranchées durant l'après-midi. Je descends le
soir à Bernécourt, porté des ordres et en remonter
demain matin. Pendant la soirée, l'artillerie est très active
dans la direction de St Mihiel où on entend de ce coté le
roulement continu du canon lourd.
Dimanche 9 juillet
Ecris à: Vincent, Jeanne
Reçu de: Jeanne du 3 juillet, Jeanne
m'apprend mon frère Jules malade évacué.
Matinée assez calme, à quatorze
heure notre artillerie exécute avec le concours des crapouillots,
des tirs de destruction de défenses et de tranchées allemandes
jusqu'à 16 heures, principalement les petits postes. L'ennemi répond
assez énergiquement par des torpilles tuyaux de poêle ainsi
que des bombes à fusils, mais nos avions très actifs les
arrêtent. Ce matin exercice d'alerte à 10h bien
réussi. L'artillerie allemande reste toujours calme, à 17h.
les allemands sont un peu plus actifs avec les engins de tranchées
sans toutefois nous causer des pertes appréciables. Les 75 redeviennent
assez actif à la tombé de la nuit.
La nuit passablement active à permis
aux allemands de réparer les dégâts causés pendant
nos tirs de la journée, malgré nos feux de salves, et nos
patrouilles, toutefois, quelques combats à la grenade ont eu lieu
à certains petits postes. Pluie pendant toute la nuit et une partie
de la matinée du 9 au 10 Juillet.
Lundi 10 Juillet
Ecris à: Jeanne carte.
Reçu de: Jeanne du 6 et 7 Juillet.
reçu 5 fr. à reçus croisés.
Petite pluie, beau temps dans l'après-midi,
les avions sont assez actifs. Des deux cotés sans toutefois engager
aucun combat. Les grenades ont joué un grand rôle aujourd'hui
aux petits postes. Les allemands ont fait des tirs de grenades à
fusils, d'engins de tranchée et des 77 sur nos lignes de soutien.
Le 75 y a répondu assez activement. Pendant la nuit, combat de bombes
à fusils, tir de nos lignes par salves.
Mardi 11 Juillet
Ecris à: Jeanne;
Reçu de: Alice carte du 2 Juillet.
Les permissionnaires partis pendant mon absence
ont commencé d'arriver cette nuit, on serait relevé aujourd'hui,
parait il, des premières lignes pour aller à Flirey en soutien.
Un contre ordre nous apprend que nous devons être relevé dans
l'après-midi, mais l'activité ennemie nous contraint de rester
jusqu'à ce soir, nous apprenons à 18h.que notre
gauche doit tenter un coup de main à la grenade avec une centaine
d'hommes enlever les petits postes ennemis et balayer la 1er ligne à
21h30, un tir de notre artillerie est ouvert jusqu'à 23h, l'activité
règne dans le secteur, la terre tremble sous les éclatements
d'obus, dans mon abri nous avons allumer plusieurs fois la bougie qui s'éteint
par suite du déplacement d'air. Les boches répondent par
un tir de barrage et des engins de tranchée d'assez gros calibre,
nous infligeant quelques petites pertes, un de mes amis Gillonjean est
parait il sérieusement blessé et les brancardiers sont demandés
pendant la rafale qui sévit, nous ne savons pas le résultat
obtenu, et c'est en attendant la relève à 24h.
que j'écris ces lignes, le calme est rétabli, l'ennemi assiege
par ci par là nos tranchées avec des bombes à fusils.
Toujours impressionnant ces bombardements me rappellent le passé
dans l'Artois où nous avions coutume d'assister à ces combats.
Nous n'avons pas mangé depuis ce matin, aussi attendons nous la
relève avec impatience, 1 heure du matin quand j'écris sur
le 12 au matin.
Relève à 2h1/2 sans
inconvénients et sans pertes.
Mercredi 12 Juillet
Reçu de: Lion Vincent 7 juillet et
5 fr. pour passer 14 juillet, Jeanne du 9 juillet.
Ecris à: Jeanne Sion Vincent Mme Barban
Marsillargues.
Rendu visite ce matin à Me
Marchal pour lui donner le bonjour de son oncle Mr Aubriot.
Très bien reçu, sa nièce a voulu à toute force
m'offrir un verre de bière, son petit bébé de six
mois, une fillette, se porte très bien, la grand-mère m'a
racontée ses périls, est allée au début me
disant que le bébé si jeune avait à maintes fois couché
dans les caves et les cagnas, sous les obus. Elles m'ont engage à
aller voir la belle soeur de Mr Aubriot à Bruley pour
leur donner des nouvelles de son beau-frère buraliste à Bruley.
De même pour Mr Acquard à Avrainville officier
en retraite. Avons été relevé ce matin à 2
heures, aucun inconvénient pour la relève, j'apprend que
le coup de main de hier au soir a assez bien réussi, l'équipe
de bombardier après avoir nettoyé la tranchée Allemande
sont rentrés dans nos lignes avec 5 prisonniers. Avons descendu
ce matin à Bernécourt pour trois jours.
Jeudi 13 Juillet
Reçu de
Ecris à: Jeanne Galle Gaston à
qui j'ai envoyé: A un premier communiant.
Allé ce matin à Noviant assez
petite pluie prendre une douche. Combes And. rentre de perme, nous avons
soupé ensemble ce soir. La Cie devant aller travailler
ce soir, n'y va pas, car nous devons aller relever demain à Flirey
dans la journée. L'artillerie est assez active ce soir et quelques
obus sont tomber à proximité de Bernécourt où
nous sommes cantonnés.
Vendredi 14 Juillet
Reçu de:
Ecris à: Jeanne
La compagnie est montée aujourd'hui
à 11h. à Flirey en soutien, Le Lieutenant Ct la
compagnie m'a laissé à Bernécourt pour lui porter
à manger ainsi qu'à trois autres officiers, je dois monter
le matin à 11h. et à 15h 30mn pour
deux ou trois jours parait-il un de leurs cuisiniers étant actuellement
en perme. 14 Juillet aujourd'hui l'ordinaire de 10h. a été
amélioré de jambon, demi litre de vin, biscuit et champagne
ainsi qu'un cigare à 0f10. Toutefois le moral des hommes est assez
atteint car la majeure partie rigole de tout ce que l'on peut faire. On
ne demande qu'une chose, la tranquillité en arrière des lignes,
sauf quelques revues diverses permettant un bon entretien des armes et
du linge dont certains ont un laisser-aller dégoûtant. La
Cie est allée travailler ce matin de 3H1/2
à 8H30 pour terminer un boyau d'évacuation, les
hommes estiment qu'au aurait bien pu les laisser reposer ce matin pour
monter à 11H en lignes de soutien quoique là il n'y eut un
peu de tranquillité. Je suis monté hier soir à 6H1/2
et à 8H porter à manger ensuite des ordres. Une
salve de fusants ennemies accueille mon départ à la sortie
du village de Flirey à la 1er fois sans causer de pertes malgré
quelques rassemblements qui s'apprêtaient à travailler aux
tranchées pendant la nuit. Les homes ont eu quelques peines à
se rendre à Flirey par les boyaux. Ayant un peu trop le matin fêté
le 14 juillet. Toutefois le soir a été plein de gaieté
à Bernécourt, quelques soldats du génie d'artilleurs
et chasseurs à pied s'étaient réunis et s'étaient
déguisés en mauresque ou dans des costumes excentriques,
s'étant maquillés le visage avec des couleurs, un orchestre
composé de boites en fer blancs d'entonnoir etc... les accompagnait
et le défilé parmi les ruines de Bernécourt a été
un rire pour les spectateurs. Quelques chansons et monologues ont clôturé
cette fin de journée sans incident.
Samedi 15 juillet
Reçu de: Jeanne du 11 Vincent 13 J.
Monbel 10 qui est dans la Somme.
Ecris à Jeanne.
Assez mal dormi cette nuit par suite d'énervement
pour travail de ravitaillement et mal entendu avec mes officiers et leurs
cuistots. Toutefois j'ai eu satisfaction et pour cause j'ai eu raison,
ma bonne volonté ayant était peut-être douté
par mes supérieurs. Le tort venant tout simplement de leurs cuisiniers,
qui ne m'avait pas tout donné.
Assez beau temps aujourd'hui, le secteur
est assez tranquille en fait d'artillerie, mais le 4° Bon
nous remplaçant à la tranchée a eu assez de pertes
causées par les engins à courte distance.
Dimanche 16 juillet
Reçu de:
Ecris à: Jeanne envoyé une
de Flirey, Noviant, Bernécourt.
En remontant hier après-midi de ravitailler,
j'ai mis par accident mon vélo hors d'usage sans me faire aucun
mal. Cette nuit une de nos pièces à longue portée
a bombardé des cantonnements ennemis aussi s'attend on à
des représailles, et pour plus de sûreté depuis ce
matin 9h a t'on fait mettre les hommes dans des abris à Bernécourt,
m'étant levé comme tout les autres à cette heure,
j'en ai profité pour promener jusqu'à Grosrouvres, assez
gentil village qui n'a pas souffert de la guerre, que de quelques obus
par ci par la, mais les champs sont comme partout ici en berne, promenade
de ce fait matinale par les chemins sillonnés du ravitaillement
de la grosse artillerie. J'ai assisté à la première
messe dans la petite église de Grosrouvres, rien de luxueux mais
assez bien pour un petit pays comme ca.
Ron(réflexion?).
Qu'elle vie mène t'on des mois et des mois viennent toujours s'accumuler
à la suite des autres long mois de guerre, c'est dimanche aujourd'hui,
où sont ils les dimanches de jadis ou après avoir vaqué
au travail habituel on pouvait après ca rencontrer assez les amis
et camarades chez le cafetier du village, on pensait à cette date
à la prochaine ouverture de la chasse et on se disait dans un mois,
voila notre passion qui pourra s'assouvir, on ne pensait qu'a préparer
déjà cartouches, sacs et fusil, s'assurer l'emplacement des
champs habituels fréquentés par les couvées de perdreaux.
Toutes ces choses me reviennent en mémoire par cette matinale promenade
forcée puisqu'on est obligé de fuir les bombardements appréhendés,
un brouillard assez épais couvre l'horizon, la lune pâlit
devant le lever du soleil, j'en profite pour m'orienter, là derrière
moi se trouve la direction de la famille du pays du travail abandonné
pour sauter sur les armes, du coté ou le soleil se lève l'Alsace
plus à gauche la Lorraine département arraché au sein
de leur mère France depuis 70-71, en face mon ancien secteur d'Artois
où j'ai passé de bonnes et mauvaises journées, je
l'appelle bonnes parce que les souffrances sont moindre, mais a t'on de
bonnes journées quand on est séparé de tout ceux que
l'on aime. Comme un éclair passe
dans ma mémoire les dates inoubliables du 8 et 9 juillet 1915, 25
juillet, 25 septembre 26 27, 28 du même mois, le 110° fichu moment
passé sur la cote 140, enfin avant notre départ, la sacrée
secousse du 28 janvier. Je reste toujours figé là gardant
les 4 points cardinaux, toujours en face mais plus prés, la Somme
où est actuellement mon frère aîné, peut être
actuellement engagé dans une action assez vive, ce matin je me le
représente montant bonne veille comme il en est coutume à
la pointe du jour, plus prés encore Verdun 57 km d'ici, fournaise,
enfer, délire, crime, rien d'imaginable en fait de tuerie, quel
souvenir je ne garde pas de toi, immortelle cité aux défenses
presque naturelles battue constamment par les gros obusiers allemands,
je vois rapidement en mes souvenirs ces journées de mars, elles
me paraissent courtes maintenant, qu'elles ont été longues
sous tes murs ensanglantés, les vallons sont le tombeau d'héroïques
soldats qui ennemis l'un de l'autre n'en ont pas moins de valeur, qu'il
me serait long d'écrire tout ce que je sais de mon court séjour
, aussi regardant à ma gauche je vois à Quimper mon ami Evesque
sur le lit d'hôpital mais en bonne voie de guérison, comme
un éclair je vois toutes ces choses, pendant que dans les airs là
à coté de moi se déroule toujours la grande guerre,
nos canons continuent toujours de tirer par intermittence sur les lignes
ennemies, les oiseaux chantent comme pour nous égayer par cette
belle matinée de juillet, je rentre dans les ruines de Bernécourt
en y attendant mon heure de ravitaillement.
A 8h la grosse artillerie allemande en représailles
de notre bombardement de la nuit a bombardé Noviant-aux-Prés,
on a compté 56 obus de 130 autrichien, l'église a un peu
souffert du bombardement ainsi que plusieurs cantonnements, il y a eu 1
tué et 4 blessés, les hommes étant abrités
avant que l'artillerie commence à donner. A Bernécourt nous
avons été attentif toute la journée en attendant aussi
de la part de l’ennemi quelques obus, mais ils sont restés calmes
pour nous toute la journée, aucun inconvénient pour ravitailler
si ce n'est qu'un peu fatiguant de faire la route à pied (à
la tombée de la nuit, pluie.).
Lundi 17 Juillet
Ecris à: Envoyé feuille à
Marguerite,
Galle Gaston, Envoyé feuille à Tante et beau-père,
écris à Jeanne
Reçu de: Jeanne du 13 Juillet Galle
Gaston du 14 Juillet.
Un orage assez violent s’est abattu cette
nuit dans la région, et le roulement du tonnerre est venue mêler
sa voix au son rauque du canon, qui n’a pas cessé de tonner pendant
la nuit, toutefois aucune action sérieuse n’est venue troubler le
secteur qui garde ses lignes intactes malgré un combat à
la grenade près de la ligne du chemin de fer.
Combat assez intense d’engins de tranchée
dans les premières lignes.
Mardi 18 Juillet
Reçu de: Barthélémy
du 14 Juillet, Jeanne de 14 et du 15 Juillet
Ecris à J. Monbel Evesque
Jeanne et Vincent Paris
Ai descendu hier soir de la tranchée
après avoir ravitaillé, monté rejoindre ma Cie
ce matin à 4h. A Flirey. Reçois l’ordre à 9h30
de descendre à la carrière pour entrer en liaison au Cl.
Notre Artillerie est assez active dans la
matinée toutefois l’artillerie allemande ne répond pas. Temps
lourd et orageux. Pluie le soir et une partie de la nuit.
Mercredi 19 Juillet
Reçu de: Jeanne du 15 et 16 J.Jouve
16 Eyssete 16 Juillet
Ecris à: Me Guiraud et
amies à Manduel. Jeanne.
Journée assez calme, l’après-midi
a été assez mouvementée par la lutte d’engins de tranchée.
Je suis toujours à mon poste de liaison à la carrière
et à la tombée de la nuit commence à descendre le
défilé des blessés au poste de secours, voici d’abord
deux blessés de la 6° par la même balle au petit poste,
un assez légèrement atteint a la tête, vient a pied,
l’autre sur le brancard il parait avoir perdu connaissance, le visage ruisselant
de sang, qui s'échappe de dessous son pansement, après avoir
été examiné et vivement soigné il parait un
peu mieux, ils sont évacués en même temps que mon caporal
qui a la fièvre depuis trois jours Bays Pierre. L’auto sanitaire
n’a pas plutôt partie que voici un autre blessé, sergent à
la 9, par éclat de bombe, celui ci plus sérieusement atteint,
au coté et au bras gauche. Deux de ces caporaux ont été
tué par le même projectile. L’artillerie devient plus active
à la tombée de la nuit. Bien dormi pendant la nuit, d’autres
blessé sont descendus mais pas très gravement atteint ce
qui a portéà 9 le nombre des blessé et dux morts.
Pendant la nuit sur le matin,une de nos escadrilles a survolé nos
lignes et a traversé le front ennemi se dirigeant sur un point quelconque
pour y effectuer un bombardement.
Jeudi 20 Juillet
Ecris à: Jeanne, Evesque, Marius Hugues,
Richard Jules, Favier Jules, Hambier Jean
Reçu de: Evesque 16J. Nicolas Joseph
le 16 Jeanne du 17, Barbier Antonin du 14J. Vincent du 17J. Et articles
de journaux.
6h matin la journée semble
vouloir être belle aujourd’hui, temps clair et doux soleil. Journée
calme, à la tranchée durant l’après-midi combat habituel.
En face notre abri repose un soldat qui m’est inconnu,je lui ai rangé
un peu sa tombe, lui ai mis un bouquet, ce soir trois cadavres français
ont été apporté neuf malades travaillants aux mines
ont descendu pour indisposition. Làtout à coté dans
une allée du bois repose un soldat français,une croix sans
nom, et c’est tout, faisant réflexion, je me demande à qui
appartient ce qui reste de ce qui a vécu, etait il artisan, paysan,
musicien, peintre, étudiant, poète, avait il de la famille,
un père une mère, a t’il quelqu’un qui attend son retour,
était il bon soldat, non rien une croix sans nom qui semble dire
laissez le dormir en paix Dieu que je représente réveillera
son âme à l’heure du grand jugement. L’artillerie devient
plus active à la tombée de la nuit, toutefois l’artillerie
allemande ne répond toujours pas, de mon poste on entend toujours,
le crépitement de quelques fusillades nourries, et le tintement
accéléré des mitrailleuses par cette nuit sereine.
Vendredi 21 Juillet
Ecris à: Galle Gaston famille, Alexandrine,
Sabatier Louis, Jeanne longue lettre
Reçu de: Jeanne du 17 juillet Bayt
Pierre infirmerie à Movian
Beau temps aujourd’hui, l’artillerie a été
assez active dans la matinée, les avions ont montré toute
la journée une activité pour des reconnaissances diverses.
Nuit assez tranquille. Nous avons appris que les bruits sur notre départ
pour changement de secteur sont à peu près sur, car on commence
à recevoir des ordres pour se préparer.......
Samedi 22 Juillet
Ecris à: Alexandrine envoyée
feuille Jeanne, Jules Monbel
Reçu de: Margueritte Barban du 17
juillet qui réclame des fleurs dans les lettres.
Notre départ de ce secteur semble
maintenant imminent tout le monde en parle ce matin. Des officiers étrangers
à notre division sont venus reconnaître le secteur.
Les avis sont partagés. Personne ne
sait au juste où on irait, les uns disent à Verdun, les autres
en Champagne d’autres dans la Somme ou l’Oise, on ne sait rien au juste.
Allé ce soir à Noviant porter
des plis, les avions ont été actifs avec cette belle journée,
la lutte de tranchées aussi et les tuyaux de poêle et torpilles
n’ont pas manqué des deux cotés, notre artillerie a été
très active toute la journée et au commencement de la nuit
par des tirs de barrage, l’artillerie Allemande a répondue que par
quelques rares obus aujourd’hui a nos batteries et dans le village de Flirey
que je me propose d’aller entièrement visiter demain matin si il
y a un peu de calme, nuit passablement mouvementée, artillerie active
par intermittence.
Dimanche 23 Juillet
Ecris à: Jeanne envoyé feuille
à Vincent Alice et Rosa écris à Fasson et l’oncle
Charles
Reçu de:
Nous apprenons de source certaine aujourd’hui
et officiellement que nous quittons le secteur de Flirey, pour nous porter
sur un autre point du front, ce matin à 6h j’ai profité
de la tranquillité du secteur pour visiter Flirey. L’ordre de relève
n’est pas encore arrive à 16h, toutefois les fourriers
sont descendus reconnaître les cantonnements ou nous devons descendre
en attendant notre départ et notre embarquement.
Sommes relevés dans la nuit.
Lundi 24 Juillet
Ecris à:
Reçu de: Jeanne du 22, 21, 21, 20,
20, 19, Bayt Pierre carte du 20 est rentré le lendemain de l’infirmerie
Jules Monbel 19
Joli carte d’Alexandrine du 21 Vincent du
22 Juillet Gaston Galles carte 20 Julien
Arrivons à Lucey à 4h
du matin pour y cantonner, ai passe voir Eyssette qui eux aussi s'apprêtent
à partir, suis allé à Toul l’après-midi, passé
à Bruley voir Mr Aubriaud beau-frère de Mr
Aubriaud, bien reçu, ne fait plus bureau de tabac depuis un mois.
J’apprends que nous partons demain.
Mardi 25 Juillet
Partons de Lucey à 4h du matin, beau temps ai pas le temps d’écrire, en passant je fais dire bonjour à Mr Ouvilliers par un de ses cousins que je rencontre sur la route. Passé par Ecrouves pour aller à Domgermain où nous passons la nuit, gentil paysage pour y aller, canal route bordée de superbes arbres chemin de fer entrecroisement épatant à la sortie de Toul.
Mercredi 26 Juillet
Ecris à: Jeanne
Parti ce matin de Domgermain à 5h
passé à Choloy (Choloy-Ménillot), Mont-Le-Vignoble,
Blénod-lès-Toul, Bulligny où nous cantonnons pour
deux ou trois jours parait-il, temps chaud ce qui rend les marches un peu
pénible, Nous nous préparons à certaines revues pour
compléter vivres de réserves, cartouches, etc...
Joli petit pays ici, église très
ancienne, population assez avenante.....
Jeudi 26 Juillet
Recu de: Jeanne du 24.
Ecris à: Jeanne Vincent Marsillargues
Sabatier Eugène.
Revue pour préparatifs de départ
en tenus de campagne, rigoureuse discipline en égards de tous gradés
et hommes. Temps nuageux mais chaud. Les hommes sont déjà
fatigués d’autant de discipline et ont hâte de monter au contact
avec l’ennemi.
Vendredi 28 Juillet
Reçu de: Jeanne du 24 Alice du 29
Ecris à: Jeanne
Ce matin revue du Bon complet
en tenue de départ, quelques décorations ont été
remises Le Régiment se masse prêt à partir d’un moment
à l’autre.
Samedi 29 Juillet
Reçu de: Jeanne du 25 Galle Gaston
du 25 Juillet
Ecris à: Jeanne
Dimanche 30 Juillet
Reçu de: Jeanne du 27 Jules Mel
25
Ecris à: Jeanne Galle G.. J. Monbel
J. Henri
Dimanche aujourd’hui j’en ai profite pour
m’approcher de la Sainte Table et des Sacrements.
Ai vu Antonin Thibaud le cousin ce matin
du 6°Artie
son frère Thibaud Louis doit passer
dans le courant de la journée pour se rendre à Autreville
pour y attendre l’embarquement avec nous. Toujours du beau temps, population
de Bulligny ou nous sommes très avenante pour le 97 dont ils sont
contents.
Lundi 31 Juillet
Ecris à: Marsillargues et Jeanne. Vincent
réponse
Reçu de: Jeanne du 27 Vincent 28 reçu
photographie de Jeanne.
Beau temps toujours à Bulligny en
préparatifs de départ prochain, pas encore d’ordre pour cela.
Discipline de plus en plus rigoureuse pour mettre les hommes en main en
vue des prochaines actions. Douches dans l’après-midi.
Mardi 1 Août
Ecris à: Jeanne
Reçu de: Jeanne du 29 Evesque 23 carte
Alice du 27
Beau temps. Hier au soir allé en course
à Barisey-la-Côte 3h préparatifs pour grande
revue de division passé par le Gal à 17h musique
sur la place à 18h salut solennel et allocution par Mr
l'aumônier en souvenir de deux ans de guerre.
Mercredi 2 Août
Reçu de: Jean Rambier du 30 Juillet
Ecris à: Jeanne Hugues Marius
J’apprends que le cousin Thibaud Louis est
cantonné à Autreville. Ce matin revue du Rt par
le Gal de division. Beau Temps et chaud. Il me faut aller aujourd’hui
à Barisey-la-Côte.
Jeudi 3 Août
Reçu de: J. Monbel carte du 28 Juillet
Ecris à: Jeanne
Marche de Bon ce matin fatigant
à cause de la chaleur qui persiste. Passé à Vannes-le-Châtel
et Allamps. Jules m’apprend qu’il a vu Louis Many, Bonjour Louis, Fournier
(passage) et Agrenier près gare le repas trop prolongé permet
aux hommes de se saouler ce qui occasionne quelques disputes toujours déplorables,
moral médiocre.
Vendredi 4 Août
Reçu de: Jeanne du 31 Juillet et 1er
+ Vincent Combe Louis 31 Margueritte 31 Juillet
Ecris à: Jeanne Combes Louis et Margueritte
Barban
Beau temps exercice habituel ce matin et
dans l’après-midi.
Margueritte contente de sa famille a fait
brûler cierge aux Gdes Combes Louis demande connais Pallier
que Mr Vila envoie l’adresse s’il l’a? Ce que je fais, que fais Evesque.
Vincent a reçu Fournier Nessage et Leon Bertaud ont demandé
que j’y passe à mon tour.
Samedi 5 Août
Reçu de: Jeanne 30 juillet Sabatier
Eugène 1er
Ecris à: Jeanne à Ocquard à
Avrainville Meurthe et Moselle de la part de Mr Thibaud
Beau temps toujours à Bulligny exercice
habituel de la vie de caserne. Hier au soir cinéma avec musique.
A 17h exercice d’avions assez bien réussi. Ai vu ce matin
Mr Charrin du 38° Artie.
Dimanche 6 Août
Reçu de: Jeanne du 2 Août
Ecris à: Jeanne
Allé à Blénod-lès-Toul
et à Gye y faire des courses. Belle cérémonie à
l’église ce matin, cette après-midi concert vocal et instrumental
(repos) J~~~~ et foot ball association Match entre le 2° et 4°
Bon. Le soir à 9h sur une scène improvisée
sur la place du village Revue de Bulligny interprétée par
la 6° Cie et chansonnettes.
Lundi 7 Août
Reçu de: Alice 3 Jules Monbel 2
Ecris à: Jeanne
Beau temps revue ce matin de détail
complet par le chef de Bon après-midi, Jeux, ce soir
concert par la musique sur la place salut solennel avec allocution de l'aumônier.
Mardi 8 Août
Ecris à:
Reçu de:
Départ de Michel permissionnaire pour
Marsillargues
1 Quels sont les animaux qui marchent sur
la tete Les poux
2 Charade: Mon premier se fait en longueur,
en hauteur, ainsi qu’en profondeur. Mon
second, qui a du mordant, va, vient, il monte et descend, Mon
trois se donne à la bourrique, Mais
sans lui pas de musique, Mon tout, long, rond, et ficelé, sitôt
coupe, sitôt mange Saut - scie
- son
3 Jour de fête, jour d'allégresse,
Mon
premier se fait partout
Mon deux
qui manque de tendresseAime
la chair tendre surtout Trois mots
latin, qu’un Esculape Dit dans Molière
est mon
dernier Est le prénom
de nombreux papes Qu'aucun roi français
n’a porte Noël OgreErgoLéon
4 Plusieurs personnes vont chez un marchand
de comestibles acheter des conserves pour envoyer à des poilus,
Elles prennent chacune une boite qui leur est facturée 52ce
pièce. Dire d'après cela
quel est leur nombre leur sexe leur nationalité. Le
montant de la facture était de 4,16(quatre françaises) les
personnes au nombre de 8, leur sexe 4 hommes 4 femmes leur nationalité
française
5 Quelle différence y a t il entre
un bijoutier, un maître d’arme, une couturière. Le
bijoutier pare les cous Le maître
d’arme pare les coupsLa couturière parle et coud Pour
trouver mon premier c’est trop tard aujourd’hui. Mon
deux est une mesure qui pour les champs s’inscrit Rarement tu verras matelot
sans mon trois Si tu veux réclamer
de mon tout, prend la voie. Sur
le sein de l’épouse on écrase l’époux
Veille ta femme est morte au pays de Lorraine
Et ton unique enfant blessé grièvement,t'écrit
qu'il est guéri et que cette semaine
Il aura sur le front rejoint son régiment.
La tempête gémit aux fils des
télégraphes
sous ton vieux capuchon dont tu fermes l'agrafe
Veille ... à demi glacé par
la bise qui mort.
Veille... car près de toi passe un
train militaire
Qui transporte... peut être en la nuit
solitaire
Ton petit gars aimé .... vers la gloire,
ou la mort
116299 129 9221129 96 102 99
Conseils aux permissionnaires
~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
Ce qu'il faut faire:
Les commissions de toute l’escouade
Laisser ses parasites en consignes aux camarades
Se déchausser avant de se coucherPrendre
sa permission intégralement
Se rappeler qu'on a droit aux wagons de voyageuret
non aux wagons a bestiaux.
~~~~~~~~
Ne pas oublier de revenir au front
De mon ami Evesque pendant
son séjour à l'hôpital
de Quimper en traitement pour sa blessure
~~~~~~~~~~~~
Reçu le 4 Juillet 1916
~~~~~~~~~~~~~
A un 1er Communiant
-------------------------
1 Tu vas dans quelques jours recevoir Dieu
hostie
Ce bon Maître viendra habiter dans
ton cœur
Oh! Puisses tu goutter avec, l'eucharistie
La joie pure, ineffable, la vraie joie du
seigneur
2 Le cierge en ce jour de sa flamme brillante
Eclairera tes pas pour montrer que toujours
Ton amour pour Jésus ta prière
fervente
Jusqu'au trône Divin montera nuit et
jour
3 Ton bras sera pare d'un brassard de dentelle
Pour t'indiquer qu'un lien t'attache à
Jésus-Christ
Mais ce lien est doux pour l'âme qu'il
appelle
C'est le lien de l'amour son Eucharistie
4 La croix qui brillera aussi sur ta poitrine
Te dira de ne point rougir pour servir Dieu
De confesser toujours, partout, ta foi Divine
D'être soldat du Christ, apôtre
du St Lieu.
5 Le Missel aidera ta mémoire infidèle
En lui tu trouveras un doux et sur appui
Dans le St Evangile ton cœur parfois rebelle
Saura chercher la foie protégeant
de la nuit
6 Mais pour bien servir Dieu, il faut prier
Marie
C'est pourquoi en ce jour les grains de chapelet
Que tu égrènes chanteront à
l'envie
De la Reine du Ciel les aimables bienfaits
7 Mais en ce jour béni le plus beau
de la vie
Ou les cérémonies seront toutes
pour toi
Et l'étreinte infinie avec Jésus
Hostie
Combleront tous tes voeux, fortifieront ta
foi.
8 Aux pieds des St Autels, ta main sur
le St Chrême
Tu jugeras d'aimer, d'honorer le Seigneur
De pratiquer sa loi, de croire au bien suprême
D'éviter le péché de
mourir dans son cœur
9 Puis mêlant tes accents à
des voix Angéliques
Tu chanteras alors les gloires de Marie
Et là son autel au milieu des cantiques
Consacreras ton cœur à la St Mère
chérie
10 Et lorsque sur le soir, finissant ta prière
Tes pas te conduiront chez nos parents aimés
Ton cœur les bénira de t'avoir sur
la terre
Montré le vrai bonheur de t'avoir
donne
~~~~~~~~~~~~~~~~~
Remettre à Michel
~~~~~~~~~~~~~~~~~
Douilles de 75
Porte-plume (hélice
avion)
Croix de Lorraine
Petit carnet pour Mr Anbrie
Carnet de correspondances
Bidon en aluminium
Réflexions
En pensant à Dieu
En dehors de quelques heures d'exaltation
et d'élan, il n'y a plus rien qui parle au cœur dans la guerre d'aujourd'hui.
A l'angoisse du danger, auquel on ne s'habitue jamais tout a fait, est
venu s'ajouter l'ennui d'une longue attente. Les mois succèdent
aux mois; et c'est toujours la même absence de confort, les mêmes
privations, la même solitude du cœur....; et la mort qui vous guette,
brutale et savante, au détour du boyau.
On s'est résigné - puisque
c'était le devoir - à passer un nouvel hiver aux tranchées;
on se résigne encore à ne pas rentre chez soi pour y voir
mûrir les moissons. Mais l'épreuve est dure, pour les corps
comme pour les âmes.
On l'accepte pourtant, vaillamment, toujours,
souvent avec allégresse: C'est pour la France! Mais puisque qu'aussi
bien il faut mener cette vie et que nul ne songe à en esquiver la
moindre misère, pourquoi, au lieu de subir avec une résignation
toute passive et presque fataliste, pourquoi n'en pas tirer quelque profit?
Pourquoi n'y pas chercher un accroissement de valeur morale, alors qu'il
suffit d'y penser et de prendre une attitude d'âme?
Que de souffrances perdues! Mais si nous
les acceptons chrétiennement, que de mérites gagnes!
A l'Angélus du matin, aux heures pales
et froides qui précèdent le lever du soleil, ceux qui songent,
en battant la semelle, aux misères que réserve la journée
qui commence, savent ils combien une courte prière réchauffe
l'âme? Et ceux qui n'étaient point fait pour le dur métier
de terrassier, savaient ils combien pèsera au jour de la récompense,
chaque pelletée de terre qu'ils auront remuée en pensant
à l'ouvrier de Nazareth?
Et ceux qui souffrent dans leur chair, d'épuisement
ou de blessure, savent ils la valeur infinie que prendra leur souffrance,
s'ils s'associent à la passion du Divin Sauveur.?
D'ailleurs, pourquoi porter seuls tout le
poids de l'épreuve, quand on peut s'appuyer sur Dieu?
Il sait, lui, ce que qu'est la souffrance,
la lassitude du cœur, la tristesse mortelle pour les avoir connues au jardin
des Oliviers, comme aucun d'entre nous les connaîtra jamais.
Aux heures ou nous sentons le plus douloureusement
l'absence des coeurs amis qui comprendraient nos peines, et en qui il ferait
bon s'épancher, nous ne sommes point seuls.
Dieu est près de nous.
Mieux, il est en nous. Il est en nous si
nous avons la volonté droite.
Il est en nous si nous avons le cœur pur;
Il est en nous, si nous sommes en état de grâce et vivons
dans notre amitié.
Mais encore faut-il y penser.
Qu'elle consolation, quel soutien pour l'âme
qui sent la présence personnelle de Dieu - D'un Dieu qui s'est fait
homme pour souffrir comme nous! Qu'elle paix aussi, malgré l'agitation
extérieure dans le fracas des obus et le sifflement crispant des
balles! Et qu'elle joies! Malgré les tribulations l'âme s'épanouit
dans cette intimité de tous les instants, faite de don généreux
et de confiance, et qui s'exprime par le prière, non par des lèvres
mais du cœur.
Pour qui comprend ainsi sa vie de combattant,
tout devient mérite, tout devient occasion d'enrichir et d'élever
son âme, le vent qui glace ou le soleil qui tape, la pluie, la boue
gluante...
Tout cela n'est pas seulement utile a la
patrie. La victime en est aussi le bénéficiaire.
Et les mérites ainsi acquis lui procurent
un capital de grâces, dont il fera profiter, s'il le veut, ceux qui
lui sont chers.
"Il n'y a rien de petit au service de Dieu
et de la France", écrivait dernièrement un prêtre-soldat.
C'est vrai que le moindre acte à son prix aux yeux de Dieu, comme
le plus grand sacrifice, pourvu qu'en les accomplissant on lui e fasse
offrande.
Le tout est d'y penser.
La prière
pour les Absents
------------------------
Seigneur, qui savez le charme de la présence et qui avez voulu, pour cela, être toujours, présent au milieu de nous, vous qui avez dit " Mes délices sont d'être avec les enfants des hommes" et qui avez ajoute en constituant de vous une présence corporelle pour les temps:" Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des siècles!" Seigneur, qui avez dit ces choses et qui les avez réalisées.
Vous n'ignorez pas qu'une des infirmités et des misères de notre vie terrestre est l'absence de ce que nous aimons.
Faites, O Dieu, que cette douleur inévitable qui nous vient de l'absence de nos amis soit bonne pour le salut et serve d'expiation pour nos fautes passées.
Faites que les absents soient gardés par votre présence, éclairés par votre lumière sanctifies par votre grâce. Faites qu'ils ne soient jamais absents de votre cœur, ni absents du notre, mais qu'ils restent à jamais en communion d'esprits, de sentiments, d'espérance avec vous, O Dieu, qui êtes la vraie vie, avec nous qui vous demandons la grâce de les aimer saintement comme vous. Ainsi soit-il!!!!
" Quand on a vécu cote a cote durant des mois et des mois de guerre, à travers les bons et les mauvais jours, partageant les mêmes souffrances et parfois le même morceau de pain; quand on a marché à l'attaque ensemble coude à coude, affronte le danger d'un même cœur, prié Dieu avec la même foi sous l'avalanche d'obus meurtriers; une fraternité tendre et profonde se forme qui laisse loin derrière elle les camaraderies superficielles du temps de paix"
Mais, tas de Boches que vous êtes
Mettez vous bien dans le cerveau
Que vous n'êtes pas aussi chouettes
Que nos braves noirs, il s'en faut.
Croyez encore, qu'un contre quatre
C'est un grand honneur qu'on vous fait
Que de les admettre à vous battre
De pair avec nous. En effet
Plus que vous , o pithécanthropes
J'estime que nos maricauds
Sont dignes d'habiter l'Europe
En dépit de tous vos ragots
Ils ne commettraient pas ces crimes
Epouvantables et gratuits
Que vous tenez pour légitimes
Commis en pays envahis
Ce ne sont pas des mercenaires
Nous les considérons aussi
Comme de véritables frères
Qui se trouvent chez eux ici.
Ils sont dévoués à la
France
Et lorsque l'on vient nous chercher
Des querelles en l'occurrence
Ils ne demandent qu'a marcher
Il aurait fallu pour bien faire,
Vous opposer tous les Papous
Tous les sauvages de la Sphère
Qui, près de vous, sont des toutous.
Que dis je, c'est toute la faune
Des singes qu'on devrait d'abord
Lancer sur vous comme un cyclone
On ne l'a pas fait, on eut tort.
D'ailleurs, orang-outan gorille
Et boche, c'est quoussi-quorimi
Vous êtes de la même famille
A singe donc, singe et demi
Ah! Si vous aviez en Afrique
Des noirs, aussi vous, n'est ce pas
A coups de bottes, et de triques
Que vous les mettiez au pas
Mais vos conquêtes sont finies
Les alliées vous ont à l'oeil,
Adieu, bonsoir vos colonies
Il faut en faire votre deuil.
C'est pourquoi vous pouvez d’eux rire
Ou les regarder de travers,
Nos bons noirs si j'ose ainsi dire
Vous paraissent un peu trop verts.
Je proteste que je veux vivre et mourir dans la religion catholique, Dans l'amour de Dieu, de ma patrie et de ma famille.
Conformément à mes voeux du baptême, je promets d'observer fidèlement les commandements de Dieu et de l'église.
Dans ce but pour venir en aide à ma faiblesse, je me propose de m'approcher le plus souvent de Dieu et des sacrements, me souvenant de cette parole du général de Louis: "Quand on porte Dieu dans son cœur, on ne capitule jamais"
Je serai fidèle à ma prière du matin et du soir, ou, tout au moins, si je suis empêché, j'élèverai mon cœur vers Dieu pour l'adorer et me recommander à lui.
J'aurai une dévotion filiale à la très sainte Vierge, ma bonne mère du ciel.
Pour me mettre sous sa protection et me préserver des dangers du corps et de l'âme, je porterai toujours sa médaille et son scapulaire, et réciterai chaque jour trois Ave Maria, en son honneur, autant que possible, matin et soir, ainsi que dans les moments périlleux, avec un bon acte de contrition. Si je venais à être blesse dangereusement, je demande l'assistance d'un prêtre catholique. En cas de mort, je réclame les prières de l'église et l'inhumation religieuse. Ce billet trouve sur moi, sera l'expression de ma volonté formelle
Vive le Christ qui aime les Francs
Notre Dame, Saint Michel et Jeanne D'Arc, sauvez encore une fois la France, et rendez nous victorieux....
Bonjour les hirondelles
Bonjour, bonjour les hirondelles
Brunes visiteuses fidèles,
Qui, dès l'aurore du printemps
Et malgré ces jours incostants,
Nous revenez à tire d'ailes
Nous annoncer les nouveaux temps!
Bonjour coquettes hirondelles!
Pour vos amours oiseaux fidèles
Faites des nids gais et pimpants
Suspendus à nos toits tremblants
Et voltigez en ribambelles
Aux lueurs des soleils levants!
Bonjour gentilles hirondelles!
A nos sites soyez fidèles
Et, de vos jolis cris persans
Saluant les jours de beaux temps!
Voilez du satin de vos ailes
Les ardeurs des soleils brûlants!
Bonjour charmantes hirondelles!
A nos maisons restez fidèles,
Dans vos vieux nids tout jaunissants!
Car voici la fin des beaux temps
Redites nous nos~~~ ~~~ ~~~ ~~~
Aux clartés des soleils couchants
Bonjour volages hirondelles!
Fuyez les saisons infidèles
Allez vers d'autres cieux plus doux!
Mais en emportant avec vous,
Dans les noirs replis de vos ailes
Toutes les douleurs de chez nous
27 Juillet 1916
~~~~~~~~~~~~~~~~~
Arrêter,
ar-ay-tai