Pour Y Penser
 
 

Monbel Marius


97° Infanterie
Cycliste
7° Compagnie
Secteur 47


  • Carnet de Notes Commencé à Sancey Meurthe et Moselle le 11 Juin 1916
     
     

    Reçu de Jean Rambier 6 Juin 23° Chas. 6°Cie s.184 de Vincent Lion du 5 Juin






    Dimanche 11 Juin Pentecôte

    Ecris à Jeanne: envoyé carte ill.
    Reçu de Jeanne 6 juin

    Lundi 12.Juin

    Reçu de Jeanne 7 et de Vincent du 10.
    Ecris à Vincent, Jeanne, Marsillargues.
    Préparatifs pour monter à la tranchée où nous devons effectuer la relève ce soir à 23h, secteur Flirey. Pluie temps menaçant froid.

    Mardi 13 Juin

    Ecris à Jeanne.
    Sommes arrivés à Bernécourt à 9h soir, monté à la tranchée ce matin pour ravitailler, y reçoit l'ordre de remplacer cycliste du Bon, ai fait deux fois le trajet et vais le faire une troisième pour le courrier des officiers.
    Reçu de René Monbel carte du 10 juin.
    Mazoyer François 7-6
    Galle Gaston du 10-6
    Evesque Renaud du 10 juin
    Alice Boniface 9 juin.
    Trajet Noviant (Noviant aux Prés), poste P.C. Flirey, porter pièces à 21h, retour matin, ai fait aujourd'hui cinq fois trajet Flirey - Bernécourt sans trop être inquiété par les obus. Artillerie modérée, lutte avec grenades et torpilles aux premières lignes.
    Ecris: à Evesque, nuit calme.

    Mardi 143 Juin

    Ecris à: Jeanne, Alexandrine.
    Mazoyer François, Galle,
    Alice Boniface, Vincent, Jouve.
    Pluie, secteur tranquille, continuation de guerre de tranchée sans trop grande perte, routes abominables pour mon nouveau travail, qui m'oblige à faire mon service en vélo.
    Reçu de Jouve du 10-6, Vincent 11, Jeanne du 9 juin.
    17h une lutte d'engins de tranchées s’engage de part et d'autres, l'artillerie devient très active, et un duel d'artillerie s’engage jusqu'à 20h arrosant d'un temps en temps les tranchées adversel d'obus de tous calibres, sans grandes pertes pour nous, cycliste du 3° Bon éclat d'obus aux reins en assurant la liaison avec le colonel pour son Bon, ça fait le 2° cycliste blessé à cette relève 2° et 3° Bon. Nuit calme sur la majeure partie de notre secteur, des feux de salves sont exécutés appuyés par les mitrailleuses, pour empêcher l'ennemi de se fortifier, et de remonter leurs tranchées entamées par nos canons de tranchées.

    Mercredi 154 Juin

    Ecris à: Jeanne
    Reçu de: Jeanne du 11 Juin
    Pluie, aucun inconvénient pour remonter ce matin à mon poste au P.C. A 11h notre génie à fait sauter un camouflet détruisant ainsi une mine ennemie assez avancée dans nos lignes. Guerre de tranchée assez mouvementée, torpilles de tous calibres. Notre artillerie est assez active de 16h à 18h. Départ de 7 permissionnaires arrivés au front 22 mai 1915.

    Jeudi 165 Juin

    Ecris à: Jeanne. Jean Ranchier, Nicolas Joseph, Richard Jules, Roux Germain, Hugues Marius, Pècheral Emile
    Reçu de:
    Temps nuageux, m’arrête à la carrière aujourd'hui où est mon poste régulier, étant un peu fatigué pour monter jusqu'au P.C.... 10 heures du matin: je suis à la carrière parti hier soir porter les pièces au bureau du Colonel, j'arrive ici après avoir passé la nuit à Bernécourt à 9 h, de nombreux abris plus ou moins solides, sont adossés, dans ce vallon dans le flanc de la crête, dans cette carrière où travaillait jadis, les ouvriers tranquilles, faisant chaque jour leur travail et regagnant le soir tranquillement la demeure pour retrouver le foyer familial et y goutter le repos. Assis dans un de ces abris devant une table rustique c'est là que je dépeint ce que mes yeux, peuvent voir et mes oreilles entendre, une petite ouverture qui donne du jour dans cet abri me laisse voir devant moi un bois de sapin, tout après le cimetière militaire, allemand et français reposent du dernier sommeil les uns à coté des autres, crois de bois faite par le génie, où est écrit le nom du héros ainsi que son régiment, ou simplement ces mots ici repose, un ou plusieurs soldats Français , ou un ou plusieurs soldats Allemands. Des camarades ont à quelques uns fait une cotisation pour acheter une couronne, gage d'amitié que lui témoignent ceux que la mort a séparé d'eux et de leurs familles. D'autres plus ingénieux, ont façonnés avec des plantes et des fleurs un semblant de tombeau, chaque jour un soldat arrose et entretient le petit cimetière, je pourrai dire grand car des milliers de cadavres y sont entassés, à ma droite la route qui conduit de Bernécourt à Flirey, route que les obus balaie de temps en temps par rafale, tuant ou blessant toujours quelques soldats vaquant à son devoir. A ma gauche le poste de secours et l'ambulance, voici le défilé des blessés et des malades qui viennent se faire soigner, après la visite du Docteur pansements rapide l'auto sanitaire emporte ceux qui sont évacués, les autres moins atteints rejoignent à pied l'infirmerie ou ils se rétabliront rapidement, le temps est beau, les arbres verts car c'est la belle saison qui succède à ces pluies, quelques arbres sont fauchés par la mitraille, c'est dans ce cadre que ce déroule le grande guerre dans ce secteur qui est assez tranquille, mais voici que nos 75 tapent sec et les obus d'un sifflement aigus font à leur tour de la bonne besogne dans les lignes allemandes démoralisant ceux qui ont échappé aux éclats. Et voila comment anxieuses les heures s'écoulent en attendant la relève, des camarades qui dispos de leur repos viendront nous remplacer pour aller à notre tour reposer dans la tranquillité. Pendant la nuit sur cette route c'est le long défilé des cuistots qui apportent la soupe aux combattants, c'est le grand mouvement que favorise la nuit, le jour c'est la cachette que chacun cherche pour se dissimuler. Voici après le défilé des caissons d'artillerie qui vont ravitailler leurs pièces respectives, au retour c'est les douilles vides, qui retournent à l’arrière au rechargement. Un coup de clairon car voici un aviateur, chacun rentre dans l'abri, pour se soustraire à la vue de l'observateur, nos batteries contre avions commencent leurs ronronnements pour faire rentrer dans les lignes ennemies l'aviateur qui cherche à reconnaître l'emplacement des batteries. Pendant ce temps les oiseaux chantent, la nature semble revivre sous le rayon du soleil qui avait resté caché depuis un mois environ.
    Voila à peu prés ce que journellement est la vie que je mène à la tranchée pendant ces cinq jours.
    17 h duel d'artillerie violent par intermittence, pendant la nuit les boches font des tirs de barrages d'heure en heure pour entraver les ravitaillements sur la route Flirey Bernécourt. Je vais profiter cette nuit pour monter au P.C. y prendre musette et imperméable en vue de prendre la relève de demain, qui n'est pas encore très sure pour nous car parait-il que ma Cie doit faire trois jours supplémentaires à la carrière pour y exécuter certains travaux.

    Vendredi 176 juin 1916

    Ecris à: Jeanne.
    Reçu de: Jeanne du 13 et 13
    Lion Vincent du 15, Jules Monbel 11,
    de la part de Me Guiraud pâtisserie.
    Trompé de jour, écris hier ce que j'aurai du écrire à cette date. Les avions sont assez actifs cette après-midi recherchant les emplacements de Batie pour régler le tir soit de barrage ou de contre artillerie. Descendu à Noviant de 14h à 17h.

    Samedi 17 Juin

    Ecris à Jeanne: Reçu de: Néant et Me Guiraud.
    Reçu colis ce matin par l'intermédiaire de Reboul Jean rentrant de perme, avons manger le contenu avec le sergent major à Bernécourt ou j'étais de passage, remonté à la tranchée à 14 h. Porter des lettres, matinée duel d'artillerie, travail pénible pour moi au Bon. où on est tout le temps en course d'un coté et de l'autre et sans interruption nuit et jour montant hier et aujourd'hui. Ma Cie doit monter à la Carrière ce soir 22H. Je ne sais pas si de ce fait je resterai attaché au Bon ces quelques jours. Ai passer nuit blanche cette nuit du 7 au 17 étant sur le qui-vive pour transmettre les ordres, descendu à Noviant à 4 h., n'ai pu voir Reboul, remettant ma visite à un autre jour. Noviant a été bombardé à 15h. par la grosse artillerie allemande, une rafale de gros obus tombé sur un rassemblement de Cie du 97 a tué 25 hommes et une quarantaine de blessés, dont plusieurs avait d'affreuses blessures qui les ont fait succomber à l’hôpital.

    Dimanche 18 juin

    Ecris à: Tante Barbier, répondu à M° Guiraud. Jeanne. Evesque Adrienne Bellegarde.
    Reçu de: Richard Jules du 14 juin m'a envoyé cartes Francais-Boches.
    Avons descendu à la Carrière ce matin à 1 h., cantonné dans les sapes, à proximité de bons abris, m'occupe ici du ravitaillement de nos officiers et de la correspondance des hommes. Duel d'artillerie de 14h. à 16h. assez violent par intermittence, quelques blessés artilleurs arrivent au poste de secours situé ici. Combat à la grenade, torpilles et tuyaux de poêle à la tranchée.

    Lundi 19 juin

    Ecris à: Brunel ST Gilles Jean Barbier
    Reçu de: Barthélémy Louis 14
    Journée assez tranquille bombardement de nos positions pendant la nuit sans perte.

    Mardi 20 juin

    Reçu de Jeanne 15 Jules Monbel 15.
    Apprend mon départ en permission en perme. Parti le soir à 23 h. de Toul, arrivée à Manduel le 23 pour repartir le 30 juin, je constate un moral excellent à l'arrière, confiance illimité au succès de l'armée Russe, bon espoir en l'armée anglaise, ainsi qu'aux italiens, pour un peu on nous reprocherait pour notre part de ne rien encore faire. La majeur partie de la population attend la fin de la guerre pour Sbre ou Obre contrairement à l'armée qui voit encore lointaine la fin des hostilités.

    Dimanche 2 juillet.

    Rentré ce matin à 9 h. à la Cie j'y trouve du changement dans les cadres, avec un nouveau Ss Lieutenant et Mr Armand Lt Cdt la 7 à été remplacé par Mr Martin à la date du 28 Juin.
    Reçu à mon arrivée des
    Vincent du 19 Juin
    Galle Gaston du 17- 23-6
    Jouve Henri du 18
    Jean Barbier du 20
    Jeanne du 17 et du 18
    Rambier Jean 24-6
    Cousine Vernet Bellegarde 21j
    Margueritte Barban 18
    Nicolas Joseph 25 Juin
    Alice du 16 Juin Pensée
    Combes Louis du 19-6
    Ecris à: Jeanne, Boniface

    Lundi 3 Juillet

    Prend mon service de cycliste ce matin sous le commandement de Mr Martin Lt Commandant la 7 Cie
    Ecris à Jeanne Vincent.

    Mardi 4 Juillet

    Beau temps, attrape 2 jours de salle de police, pour m’être présenté au rapport sans capote. Mauvais effets de discipline.
    Ecris à Jules Monbel
    Combes Louis, Marsillargues.

    Mercredi 5 juillet

    Reçu de Jeanne du 1.
    Ecris à Jeanne.
    Montons à la tranchée ce soir à 18 h. par un temps abominable, il pleut à torrent depuis ce matin, ce qui nous rendra la marche difficile dans les boyaux.

    Jeudi 6 Juillet 1° jour

    Effectuons hier soir la relève sans trop de difficulté malgré la pluie, je suis renvoyé en course des 1eres lignes à Bernécourt et à Sancey, ensuite à Bernécourt, ce qui me rend la journée et la nuit en marches fatigantes et qui équivaut à une quarantaine de kilo.... D'autant plus que mon vélo est cassé, pas le temps d'écrire. De 16h. à 18h. l’ennemi nous arrose d'engins de tranchés sans pertes, l'artillerie allemande ne répond pas à la notre qui ne cesse de la harceler de toute la journée. Artillerie très active dans la nuit dans la direction de Pont-à-Mousson ....

    Vendredi 7 juillet

    Ecris à: Jeanne; Galle J. Nicolas A. Barbier, Louis Barthélémy, Jeanne Margueritte Barban.
    Reçu de Jeanne du 2-7.
    Je me réveille, les cuistots sont là, je suis rompu par la marche que j'ai faite la veille. Dans ma cagna l'eau suinte de partout et 3 ou 4 centimètres recouvrent le sol, ce qui fait que l'humidité dégagée nous engourdit, en plus de cela l'eau dégouline sur moi et suis obligé de me couvrir d'une toile de tente pour ne pas être trempé jusqu'aux os.
    Je suis allé voir hier au château de Bernécourt les parents de Mr Aubriot, heureux ont-ils été que je leur apporte des nouvelles, la nièce n'y étant pas, j'ai promis à sa mère d'y retourner. La journée a été passablement mouvementée nous avons eu deux blessés et un sergent tué d'une balle en plein front: Chapuis résidant à Marseille, bon camarade d’une bonne jovialité, plein d'entrain et de gaieté. Nos engins de tranchée ont bouleversé les tranchées ennemies devant nos lignes, détruisant les défenses accumulées par eux dans notre secteur, l'artillerie allemande n'a pas répondu à la notre qui a été très active pendant toute la journée, je descends le soir à Bernécourt porter des ordres et en remonter demain matin.

    Samedi 8 juillet

    Reçu de: Jeanne carte et lettre 3-7 Jean Barbier 2 juillet 118e Infie 3e Cie. 4e sn s.83
    Ecris à Jeanne, Eyssete carte Barbier, Louis, envoyé poésie d’Evesque le soir à Jeanne.
    Monté ce matin par un temps pluvieux à la tranchée porter des ordres, après avoir passé la nuit à Bernécourt. Pendant la nuit l'artillerie à été assez active dans le secteur et principalement sur notre gauche. L’artillerie allemande reste réservée ce qui me fait présumer, qu'ils sont prêt sous peu à faire sauter une ou plusieurs mines, ceci est mon appréciation personnelle. Lutte d'engins de tranchées durant l'après-midi. Je descends le soir à Bernécourt, porté des ordres et en remonter demain matin. Pendant la soirée, l'artillerie est très active dans la direction de St Mihiel où on entend de ce coté le roulement continu du canon lourd.

    Dimanche 9 juillet

    Ecris à: Vincent, Jeanne
    Reçu de: Jeanne du 3 juillet, Jeanne m'apprend mon frère Jules malade évacué.
    Matinée assez calme, à quatorze heure notre artillerie exécute avec le concours des crapouillots, des tirs de destruction de défenses et de tranchées allemandes jusqu'à 16 heures, principalement les petits postes. L'ennemi répond assez énergiquement par des torpilles tuyaux de poêle ainsi que des bombes à fusils, mais nos avions très actifs les arrêtent. Ce matin exercice d'alerte à 10h bien réussi. L'artillerie allemande reste toujours calme, à 17h. les allemands sont un peu plus actifs avec les engins de tranchées sans toutefois nous causer des pertes appréciables. Les 75 redeviennent assez actif à la tombé de la nuit.
    La nuit passablement active à permis aux allemands de réparer les dégâts causés pendant nos tirs de la journée, malgré nos feux de salves, et nos patrouilles, toutefois, quelques combats à la grenade ont eu lieu à certains petits postes. Pluie pendant toute la nuit et une partie de la matinée du 9 au 10 Juillet.

    Lundi 10 Juillet

    Ecris à: Jeanne carte.
    Reçu de: Jeanne du 6 et 7 Juillet.
    reçu 5 fr. à reçus croisés.
    Petite pluie, beau temps dans l'après-midi, les avions sont assez actifs. Des deux cotés sans toutefois engager aucun combat. Les grenades ont joué un grand rôle aujourd'hui aux petits postes. Les allemands ont fait des tirs de grenades à fusils, d'engins de tranchée et des 77 sur nos lignes de soutien. Le 75 y a répondu assez activement. Pendant la nuit, combat de bombes à fusils, tir de nos lignes par salves.
     

    Mardi 11 Juillet

    Ecris à: Jeanne;
    Reçu de: Alice carte du 2 Juillet.
    Les permissionnaires partis pendant mon absence ont commencé d'arriver cette nuit, on serait relevé aujourd'hui, parait il, des premières lignes pour aller à Flirey en soutien. Un contre ordre nous apprend que nous devons être relevé dans l'après-midi, mais l'activité ennemie nous contraint de rester jusqu'à ce soir, nous apprenons à 18h.que notre gauche doit tenter un coup de main à la grenade avec une centaine d'hommes enlever les petits postes ennemis et balayer la 1er ligne à 21h30, un tir de notre artillerie est ouvert jusqu'à 23h, l'activité règne dans le secteur, la terre tremble sous les éclatements d'obus, dans mon abri nous avons allumer plusieurs fois la bougie qui s'éteint par suite du déplacement d'air. Les boches répondent par un tir de barrage et des engins de tranchée d'assez gros calibre, nous infligeant quelques petites pertes, un de mes amis Gillonjean est parait il sérieusement blessé et les brancardiers sont demandés pendant la rafale qui sévit, nous ne savons pas le résultat obtenu, et c'est en attendant la relève à 24h. que j'écris ces lignes, le calme est rétabli, l'ennemi assiege par ci par là nos tranchées avec des bombes à fusils. Toujours impressionnant ces bombardements me rappellent le passé dans l'Artois où nous avions coutume d'assister à ces combats. Nous n'avons pas mangé depuis ce matin, aussi attendons nous la relève avec impatience, 1 heure du matin quand j'écris sur le 12 au matin.
    Relève à 2h1/2 sans inconvénients et sans pertes.

    Mercredi 12 Juillet

    Reçu de: Lion Vincent 7 juillet et 5 fr. pour passer 14 juillet, Jeanne du 9 juillet.
    Ecris à: Jeanne Sion Vincent Mme Barban Marsillargues.
    Rendu visite ce matin à Me Marchal pour lui donner le bonjour de son oncle Mr Aubriot. Très bien reçu, sa nièce a voulu à toute force m'offrir un verre de bière, son petit bébé de six mois, une fillette, se porte très bien, la grand-mère m'a racontée ses périls, est allée au début me disant que le bébé si jeune avait à maintes fois couché dans les caves et les cagnas, sous les obus. Elles m'ont engage à aller voir la belle soeur de Mr Aubriot à Bruley pour leur donner des nouvelles de son beau-frère buraliste à Bruley. De même pour Mr Acquard à Avrainville officier en retraite. Avons été relevé ce matin à 2 heures, aucun inconvénient pour la relève, j'apprend que le coup de main de hier au soir a assez bien réussi, l'équipe de bombardier après avoir nettoyé la tranchée Allemande sont rentrés dans nos lignes avec 5 prisonniers. Avons descendu ce matin à Bernécourt pour trois jours.

    Jeudi 13 Juillet

    Reçu de
    Ecris à: Jeanne Galle Gaston à qui j'ai envoyé: A un premier communiant.
    Allé ce matin à Noviant assez petite pluie prendre une douche. Combes And. rentre de perme, nous avons soupé ensemble ce soir. La Cie devant aller travailler ce soir, n'y va pas, car nous devons aller relever demain à Flirey dans la journée. L'artillerie est assez active ce soir et quelques obus sont tomber à proximité de Bernécourt où nous sommes cantonnés.

    Vendredi 14 Juillet

    Reçu de:
    Ecris à: Jeanne
    La compagnie est montée aujourd'hui à 11h. à Flirey en soutien, Le Lieutenant Ct la compagnie m'a laissé à Bernécourt pour lui porter à manger ainsi qu'à trois autres officiers, je dois monter le matin à 11h. et à 15h 30mn pour deux ou trois jours parait-il un de leurs cuisiniers étant actuellement en perme. 14 Juillet aujourd'hui l'ordinaire de 10h. a été amélioré de jambon, demi litre de vin, biscuit et champagne ainsi qu'un cigare à 0f10. Toutefois le moral des hommes est assez atteint car la majeure partie rigole de tout ce que l'on peut faire. On ne demande qu'une chose, la tranquillité en arrière des lignes, sauf quelques revues diverses permettant un bon entretien des armes et du linge dont certains ont un laisser-aller dégoûtant. La Cie est allée travailler ce matin de 3H1/2 à 8H30 pour terminer un boyau d'évacuation, les hommes estiment qu'au aurait bien pu les laisser reposer ce matin pour monter à 11H en lignes de soutien quoique là il n'y eut un peu de tranquillité. Je suis monté hier soir à 6H1/2 et à 8H porter à manger ensuite des ordres. Une salve de fusants ennemies accueille mon départ à la sortie du village de Flirey à la 1er fois sans causer de pertes malgré quelques rassemblements qui s'apprêtaient à travailler aux tranchées pendant la nuit. Les homes ont eu quelques peines à se rendre à Flirey par les boyaux. Ayant un peu trop le matin fêté le 14 juillet. Toutefois le soir a été plein de gaieté à Bernécourt, quelques soldats du génie d'artilleurs et chasseurs à pied s'étaient réunis et s'étaient déguisés en mauresque ou dans des costumes excentriques, s'étant maquillés le visage avec des couleurs, un orchestre composé de boites en fer blancs d'entonnoir etc... les accompagnait et le défilé parmi les ruines de Bernécourt a été un rire pour les spectateurs. Quelques chansons et monologues ont clôturé cette fin de journée sans incident.

    Samedi 15 juillet

    Reçu de: Jeanne du 11 Vincent 13 J. Monbel 10 qui est dans la Somme.
    Ecris à Jeanne.
    Assez mal dormi cette nuit par suite d'énervement pour travail de ravitaillement et mal entendu avec mes officiers et leurs cuistots. Toutefois j'ai eu satisfaction et pour cause j'ai eu raison, ma bonne volonté ayant était peut-être douté par mes supérieurs. Le tort venant tout simplement de leurs cuisiniers, qui ne m'avait pas tout donné.
    Assez beau temps aujourd'hui, le secteur est assez tranquille en fait d'artillerie, mais le 4° Bon nous remplaçant à la tranchée a eu assez de pertes causées par les engins à courte distance.

    Dimanche 16 juillet

    Reçu de:
    Ecris à: Jeanne envoyé une de Flirey, Noviant, Bernécourt.
    En remontant hier après-midi de ravitailler, j'ai mis par accident mon vélo hors d'usage sans me faire aucun mal. Cette nuit une de nos pièces à longue portée a bombardé des cantonnements ennemis aussi s'attend on à des représailles, et pour plus de sûreté depuis ce matin 9h a t'on fait mettre les hommes dans des abris à Bernécourt, m'étant levé comme tout les autres à cette heure, j'en ai profité pour promener jusqu'à Grosrouvres, assez gentil village qui n'a pas souffert de la guerre, que de quelques obus par ci par la, mais les champs sont comme partout ici en berne, promenade de ce fait matinale par les chemins sillonnés du ravitaillement de la grosse artillerie. J'ai assisté à la première messe dans la petite église de Grosrouvres, rien de luxueux mais assez bien pour un petit pays comme ca.
    Ron(réflexion?). Qu'elle vie mène t'on des mois et des mois viennent toujours s'accumuler à la suite des autres long mois de guerre, c'est dimanche aujourd'hui, où sont ils les dimanches de jadis ou après avoir vaqué au travail habituel on pouvait après ca rencontrer assez les amis et camarades chez le cafetier du village, on pensait à cette date à la prochaine ouverture de la chasse et on se disait dans un mois, voila notre passion qui pourra s'assouvir, on ne pensait qu'a préparer déjà cartouches, sacs et fusil, s'assurer l'emplacement des champs habituels fréquentés par les couvées de perdreaux. Toutes ces choses me reviennent en mémoire par cette matinale promenade forcée puisqu'on est obligé de fuir les bombardements appréhendés, un brouillard assez épais couvre l'horizon, la lune pâlit devant le lever du soleil, j'en profite pour m'orienter, là derrière moi se trouve la direction de la famille du pays du travail abandonné pour sauter sur les armes, du coté ou le soleil se lève l'Alsace plus à gauche la Lorraine département arraché au sein de leur mère France depuis 70-71, en face mon ancien secteur d'Artois où j'ai passé de bonnes et mauvaises journées, je l'appelle bonnes parce que les souffrances sont moindre, mais a t'on de bonnes journées quand on est séparé de tout ceux que l'on aime. Comme un éclair passe dans ma mémoire les dates inoubliables du 8 et 9 juillet 1915, 25 juillet, 25 septembre 26 27, 28 du même mois, le 110° fichu moment passé sur la cote 140, enfin avant notre départ, la sacrée secousse du 28 janvier. Je reste toujours figé là gardant les 4 points cardinaux, toujours en face mais plus prés, la Somme où est actuellement mon frère aîné, peut être actuellement engagé dans une action assez vive, ce matin je me le représente montant bonne veille comme il en est coutume à la pointe du jour, plus prés encore Verdun 57 km d'ici, fournaise, enfer, délire, crime, rien d'imaginable en fait de tuerie, quel souvenir je ne garde pas de toi, immortelle cité aux défenses presque naturelles battue constamment par les gros obusiers allemands, je vois rapidement en mes souvenirs ces journées de mars, elles me paraissent courtes maintenant, qu'elles ont été longues sous tes murs ensanglantés, les vallons sont le tombeau d'héroïques soldats qui ennemis l'un de l'autre n'en ont pas moins de valeur, qu'il me serait long d'écrire tout ce que je sais de mon court séjour , aussi regardant à ma gauche je vois à Quimper mon ami Evesque sur le lit d'hôpital mais en bonne voie de guérison, comme un éclair je vois toutes ces choses, pendant que dans les airs là à coté de moi se déroule toujours la grande guerre, nos canons continuent toujours de tirer par intermittence sur les lignes ennemies, les oiseaux chantent comme pour nous égayer par cette belle matinée de juillet, je rentre dans les ruines de Bernécourt en y attendant mon heure de ravitaillement.
    A 8h la grosse artillerie allemande en représailles de notre bombardement de la nuit a bombardé Noviant-aux-Prés, on a compté 56 obus de 130 autrichien, l'église a un peu souffert du bombardement ainsi que plusieurs cantonnements, il y a eu 1 tué et 4 blessés, les hommes étant abrités avant que l'artillerie commence à donner. A Bernécourt nous avons été attentif toute la journée en attendant aussi de la part de l’ennemi quelques obus, mais ils sont restés calmes pour nous toute la journée, aucun inconvénient pour ravitailler si ce n'est qu'un peu fatiguant de faire la route à pied (à la tombée de la nuit, pluie.).

    Lundi 17 Juillet

    Ecris à: Envoyé feuille à Marguerite, Galle Gaston, Envoyé feuille à Tante et beau-père, écris à Jeanne
    Reçu de: Jeanne du 13 Juillet Galle Gaston du 14 Juillet.

    Un orage assez violent s’est abattu cette nuit dans la région, et le roulement du tonnerre est venue mêler sa voix au son rauque du canon, qui n’a pas cessé de tonner pendant la nuit, toutefois aucune action sérieuse n’est venue troubler le secteur qui garde ses lignes intactes malgré un combat à la grenade près de la ligne du chemin de fer.
    Combat assez intense d’engins de tranchée dans les premières lignes.

    Mardi 18 Juillet

    Reçu de: Barthélémy du 14 Juillet, Jeanne de 14 et du 15 Juillet
    Ecris à J. Monbel Evesque
    Jeanne et Vincent Paris
    Ai descendu hier soir de la tranchée après avoir ravitaillé, monté rejoindre ma Cie ce matin à 4h. A Flirey. Reçois l’ordre à 9h30 de descendre à la carrière pour entrer en liaison au Cl.
    Notre Artillerie est assez active dans la matinée toutefois l’artillerie allemande ne répond pas. Temps lourd et orageux. Pluie le soir et une partie de la nuit.

    Mercredi 19 Juillet

    Reçu de: Jeanne du 15 et 16 J.Jouve 16 Eyssete 16 Juillet
    Ecris à: Me Guiraud et amies à Manduel. Jeanne.
    Journée assez calme, l’après-midi a été assez mouvementée par la lutte d’engins de tranchée. Je suis toujours à mon poste de liaison à la carrière et à la tombée de la nuit commence à descendre le défilé des blessés au poste de secours, voici d’abord deux blessés de la 6° par la même balle au petit poste, un assez légèrement atteint a la tête, vient a pied, l’autre sur le brancard il parait avoir perdu connaissance, le visage ruisselant de sang, qui s'échappe de dessous son pansement, après avoir été examiné et vivement soigné il parait un peu mieux, ils sont évacués en même temps que mon caporal qui a la fièvre depuis trois jours Bays Pierre. L’auto sanitaire n’a pas plutôt partie que voici un autre blessé, sergent à la 9, par éclat de bombe, celui ci plus sérieusement atteint, au coté et au bras gauche. Deux de ces caporaux ont été tué par le même projectile. L’artillerie devient plus active à la tombée de la nuit. Bien dormi pendant la nuit, d’autres blessé sont descendus mais pas très gravement atteint ce qui a portéà 9 le nombre des blessé et dux morts. Pendant la nuit sur le matin,une de nos escadrilles a survolé nos lignes et a traversé le front ennemi se dirigeant sur un point quelconque pour y effectuer un bombardement.

    Jeudi 20 Juillet

    Ecris à: Jeanne, Evesque, Marius Hugues, Richard Jules, Favier Jules, Hambier Jean
    Reçu de: Evesque 16J. Nicolas Joseph le 16 Jeanne du 17, Barbier Antonin du 14J. Vincent du 17J. Et articles de journaux.
    6h matin la journée semble vouloir être belle aujourd’hui, temps clair et doux soleil. Journée calme, à la tranchée durant l’après-midi combat habituel. En face notre abri repose un soldat qui m’est inconnu,je lui ai rangé un peu sa tombe, lui ai mis un bouquet, ce soir trois cadavres français ont été apporté neuf malades travaillants aux mines ont descendu pour indisposition. Làtout à coté dans une allée du bois repose un soldat français,une croix sans nom, et c’est tout, faisant réflexion, je me demande à qui appartient ce qui reste de ce qui a vécu, etait il artisan, paysan, musicien, peintre, étudiant, poète, avait il de la famille, un père une mère, a t’il quelqu’un qui attend son retour, était il bon soldat, non rien une croix sans nom qui semble dire laissez le dormir en paix Dieu que je représente réveillera son âme à l’heure du grand jugement. L’artillerie devient plus active à la tombée de la nuit, toutefois l’artillerie allemande ne répond toujours pas, de mon poste on entend toujours, le crépitement de quelques fusillades nourries, et le tintement accéléré des mitrailleuses par cette nuit sereine.

    Vendredi 21 Juillet

    Ecris à: Galle Gaston famille, Alexandrine, Sabatier Louis, Jeanne longue lettre
    Reçu de: Jeanne du 17 juillet Bayt Pierre infirmerie à Movian
    Beau temps aujourd’hui, l’artillerie a été assez active dans la matinée, les avions ont montré toute la journée une activité pour des reconnaissances diverses. Nuit assez tranquille. Nous avons appris que les bruits sur notre départ pour changement de secteur sont à peu près sur, car on commence à recevoir des ordres pour se préparer.......

    Samedi 22 Juillet

    Ecris à: Alexandrine envoyée feuille Jeanne, Jules Monbel
    Reçu de: Margueritte Barban du 17 juillet qui réclame des fleurs dans les lettres.
    Notre départ de ce secteur semble maintenant imminent tout le monde en parle ce matin. Des officiers étrangers à notre division sont venus reconnaître le secteur.
    Les avis sont partagés. Personne ne sait au juste où on irait, les uns disent à Verdun, les autres en Champagne d’autres dans la Somme ou l’Oise, on ne sait rien au juste.
    Allé ce soir à Noviant porter des plis, les avions ont été actifs avec cette belle journée, la lutte de tranchées aussi et les tuyaux de poêle et torpilles n’ont pas manqué des deux cotés, notre artillerie a été très active toute la journée et au commencement de la nuit par des tirs de barrage, l’artillerie Allemande a répondue que par quelques rares obus aujourd’hui a nos batteries et dans le village de Flirey que je me propose d’aller entièrement visiter demain matin si il y a un peu de calme, nuit passablement mouvementée, artillerie active par intermittence.

    Dimanche 23 Juillet

    Ecris à: Jeanne envoyé feuille à Vincent Alice et Rosa écris à Fasson et l’oncle Charles
    Reçu de:
    Nous apprenons de source certaine aujourd’hui et officiellement que nous quittons le secteur de Flirey, pour nous porter sur un autre point du front, ce matin à 6h j’ai profité de la tranquillité du secteur pour visiter Flirey. L’ordre de relève n’est pas encore arrive à 16h, toutefois les fourriers sont descendus reconnaître les cantonnements ou nous devons descendre en attendant notre départ et notre embarquement.
    Sommes relevés dans la nuit.

    Lundi 24 Juillet

    Ecris à:
    Reçu de: Jeanne du 22, 21, 21, 20, 20, 19, Bayt Pierre carte du 20 est rentré le lendemain de l’infirmerie
    Jules Monbel 19
    Joli carte d’Alexandrine du 21 Vincent du 22 Juillet Gaston Galles carte 20 Julien
    Arrivons à Lucey à 4h du matin pour y cantonner, ai passe voir Eyssette qui eux aussi s'apprêtent à partir, suis allé à Toul l’après-midi, passé à Bruley voir Mr Aubriaud beau-frère de Mr Aubriaud, bien reçu, ne fait plus bureau de tabac depuis un mois.
    J’apprends que nous partons demain.
     
     

    Mardi 25 Juillet

    Partons de Lucey à 4h du matin, beau temps ai pas le temps d’écrire, en passant je fais dire bonjour à Mr Ouvilliers par un de ses cousins que je rencontre sur la route. Passé par Ecrouves pour aller à Domgermain où nous passons la nuit, gentil paysage pour y aller, canal route bordée de superbes arbres chemin de fer entrecroisement épatant à la sortie de Toul.

    Mercredi 26 Juillet

    Ecris à: Jeanne
    Parti ce matin de Domgermain à 5h passé à Choloy (Choloy-Ménillot), Mont-Le-Vignoble, Blénod-lès-Toul, Bulligny où nous cantonnons pour deux ou trois jours parait-il, temps chaud ce qui rend les marches un peu pénible, Nous nous préparons à certaines revues pour compléter vivres de réserves, cartouches, etc...
    Joli petit pays ici, église très ancienne, population assez avenante.....

    Jeudi 26 Juillet

    Recu de: Jeanne du 24.
    Ecris à: Jeanne Vincent Marsillargues Sabatier Eugène.
    Revue pour préparatifs de départ en tenus de campagne, rigoureuse discipline en égards de tous gradés et hommes. Temps nuageux mais chaud. Les hommes sont déjà fatigués d’autant de discipline et ont hâte de monter au contact avec l’ennemi.

    Vendredi 28 Juillet

    Reçu de: Jeanne du 24 Alice du 29
    Ecris à: Jeanne
    Ce matin revue du Bon complet en tenue de départ, quelques décorations ont été remises Le Régiment se masse prêt à partir d’un moment à l’autre.

    Samedi 29 Juillet

    Reçu de: Jeanne du 25 Galle Gaston du 25 Juillet
    Ecris à: Jeanne
     

    Dimanche 30 Juillet

    Reçu de: Jeanne du 27 Jules Mel 25
    Ecris à: Jeanne Galle G.. J. Monbel J. Henri
    Dimanche aujourd’hui j’en ai profite pour m’approcher de la Sainte Table et des Sacrements.
    Ai vu Antonin Thibaud le cousin ce matin du 6°Artie
    son frère Thibaud Louis doit passer dans le courant de la journée pour se rendre à Autreville pour y attendre l’embarquement avec nous. Toujours du beau temps, population de Bulligny ou nous sommes très avenante pour le 97 dont ils sont contents.

    Lundi 31 Juillet

    Ecris à: Marsillargues et Jeanne. Vincent réponse
    Reçu de: Jeanne du 27 Vincent 28 reçu photographie de Jeanne.
    Beau temps toujours à Bulligny en préparatifs de départ prochain, pas encore d’ordre pour cela. Discipline de plus en plus rigoureuse pour mettre les hommes en main en vue des prochaines actions. Douches dans l’après-midi.

    Mardi 1 Août

    Ecris à: Jeanne
    Reçu de: Jeanne du 29 Evesque 23 carte Alice du 27
    Beau temps. Hier au soir allé en course à Barisey-la-Côte 3h préparatifs pour grande revue de division passé par le Gal à 17h musique sur la place à 18h salut solennel et allocution par Mr l'aumônier en souvenir de deux ans de guerre.

    Mercredi 2 Août

    Reçu de: Jean Rambier du 30 Juillet
    Ecris à: Jeanne Hugues Marius
    J’apprends que le cousin Thibaud Louis est cantonné à Autreville. Ce matin revue du Rt par le Gal de division. Beau Temps et chaud. Il me faut aller aujourd’hui à Barisey-la-Côte.

    Jeudi 3 Août

    Reçu de: J. Monbel carte du 28 Juillet

    Ecris à: Jeanne
    Marche de Bon ce matin fatigant à cause de la chaleur qui persiste. Passé à Vannes-le-Châtel et Allamps. Jules m’apprend qu’il a vu Louis Many, Bonjour Louis, Fournier (passage) et Agrenier près gare le repas trop prolongé permet aux hommes de se saouler ce qui occasionne quelques disputes toujours déplorables, moral médiocre.

    Vendredi 4 Août

    Reçu de: Jeanne du 31 Juillet et 1er + Vincent Combe Louis 31 Margueritte 31 Juillet
    Ecris à: Jeanne Combes Louis et Margueritte Barban
    Beau temps exercice habituel ce matin et dans l’après-midi.
    Margueritte contente de sa famille a fait brûler cierge aux Gdes Combes Louis demande connais Pallier que Mr Vila envoie l’adresse s’il l’a? Ce que je fais, que fais Evesque. Vincent a reçu Fournier Nessage et Leon Bertaud ont demandé que j’y passe à mon tour.

    Samedi 5 Août

    Reçu de: Jeanne 30 juillet Sabatier Eugène 1er
    Ecris à: Jeanne à Ocquard à Avrainville Meurthe et Moselle de la part de Mr Thibaud
    Beau temps toujours à Bulligny exercice habituel de la vie de caserne. Hier au soir cinéma avec musique. A 17h exercice d’avions assez bien réussi. Ai vu ce matin Mr Charrin du 38° Artie.

    Dimanche 6 Août

    Reçu de: Jeanne du 2 Août
    Ecris à: Jeanne
    Allé à Blénod-lès-Toul et à Gye y faire des courses. Belle cérémonie à l’église ce matin, cette après-midi concert vocal et instrumental (repos) J~~~~ et foot ball association Match entre le 2° et 4° Bon. Le soir à 9h sur une scène improvisée sur la place du village Revue de Bulligny interprétée par la 6° Cie et chansonnettes.

    Lundi 7 Août

    Reçu de: Alice 3 Jules Monbel 2
    Ecris à: Jeanne
    Beau temps revue ce matin de détail complet par le chef de Bon après-midi, Jeux, ce soir concert par la musique sur la place salut solennel avec allocution de l'aumônier.

    Mardi 8 Août

    Ecris à:
    Reçu de:
    Départ de Michel permissionnaire pour Marsillargues
     
     


    1 Quels sont les animaux qui marchent sur la tete Les poux
    2 Charade: Mon premier se fait en longueur, en hauteur, ainsi qu’en profondeur. Mon second, qui a du mordant, va, vient, il monte et descend, Mon trois se donne à la bourrique, Mais sans lui pas de musique, Mon tout, long, rond, et ficelé, sitôt coupe, sitôt mange Saut - scie - son
    3 Jour de fête, jour d'allégresse,
    Mon premier se fait partout
    Mon deux qui manque de tendresseAime la chair tendre surtout Trois mots latin, qu’un Esculape Dit dans Molière est mon dernier Est le prénom de nombreux papes Qu'aucun roi français n’a porte Noël OgreErgoLéon
    4 Plusieurs personnes vont chez un marchand de comestibles acheter des conserves pour envoyer à des poilus, Elles prennent chacune une boite qui leur est facturée 52ce pièce. Dire d'après cela quel est leur nombre leur sexe leur nationalité. Le montant de la facture était de 4,16(quatre françaises) les personnes au nombre de 8, leur sexe 4 hommes 4 femmes leur nationalité française
    5 Quelle différence y a t il entre un bijoutier, un maître d’arme, une couturière. Le bijoutier pare les cous Le maître d’arme pare les coupsLa couturière parle et coud Pour trouver mon premier c’est trop tard aujourd’hui.   Mon deux est une mesure qui pour les champs s’inscrit Rarement tu verras matelot sans mon trois Si tu veux réclamer de mon tout, prend la voie.   Sur le sein de l’épouse on écrase l’époux

    GVC
    Vous les ponts ou les trains circulent a grand bruit
    Veillez bons G.V.C. vous nos oncles nos pères!
    Veille au cher Vétéran de Paris aux frontières
    Veille. La trahison veille aussi dans la nuit

    Veille ta femme est morte au pays de Lorraine
    Et ton unique enfant blessé grièvement,t'écrit qu'il est guéri et que cette semaine
    Il aura sur le front rejoint son régiment.

    La tempête gémit aux fils des télégraphes
    sous ton vieux capuchon dont tu fermes l'agrafe
    Veille ... à demi glacé par la bise qui mort.

    Veille... car près de toi passe un train militaire
    Qui transporte... peut être en la nuit solitaire
    Ton petit gars aimé .... vers la gloire, ou la mort

    116299 129 9221129 96 102 99
    Conseils aux permissionnaires
    ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
    Ce qu'il faut faire:
    Les commissions de toute l’escouade
    Laisser ses parasites en consignes aux camarades
    Se déchausser avant de se coucherPrendre sa permission intégralement
    Se rappeler qu'on a droit aux wagons de voyageuret non aux wagons a bestiaux.
    ~~~~~~~~
    Ne pas oublier de revenir au front
    De mon ami Evesque pendant son séjour à l'hôpital de Quimper en traitement pour sa blessure

    ~~~~~~~~~~~~
    Reçu le 4 Juillet 1916
    ~~~~~~~~~~~~~
    A un 1er Communiant
    -------------------------
    1 Tu vas dans quelques jours recevoir Dieu hostie
    Ce bon Maître viendra habiter dans ton cœur
    Oh! Puisses tu goutter avec, l'eucharistie
    La joie pure, ineffable, la vraie joie du seigneur

    2 Le cierge en ce jour de sa flamme brillante
    Eclairera tes pas pour montrer que toujours
    Ton amour pour Jésus ta prière fervente
    Jusqu'au trône Divin montera nuit et jour

    3 Ton bras sera pare d'un brassard de dentelle
    Pour t'indiquer qu'un lien t'attache à Jésus-Christ
    Mais ce lien est doux pour l'âme qu'il appelle
    C'est le lien de l'amour son Eucharistie

    4 La croix qui brillera aussi sur ta poitrine
    Te dira de ne point rougir pour servir Dieu
    De confesser toujours, partout, ta foi Divine
    D'être soldat du Christ, apôtre du St Lieu.

    5 Le Missel aidera ta mémoire infidèle
    En lui tu trouveras un doux et sur appui
    Dans le St Evangile ton cœur parfois rebelle
    Saura chercher la foie protégeant de la nuit

    6 Mais pour bien servir Dieu, il faut prier Marie
    C'est pourquoi en ce jour les grains de chapelet
    Que tu égrènes chanteront à l'envie
    De la Reine du Ciel les aimables bienfaits

    7 Mais en ce jour béni le plus beau de la vie
    Ou les cérémonies seront toutes pour toi
    Et l'étreinte infinie avec Jésus Hostie
    Combleront tous tes voeux, fortifieront ta foi.

     8 Aux pieds des St Autels, ta main sur le St Chrême
    Tu jugeras d'aimer, d'honorer le Seigneur
    De pratiquer sa loi, de croire au bien suprême
    D'éviter le péché de mourir dans son cœur

     9 Puis mêlant tes accents à des voix Angéliques
    Tu chanteras alors les gloires de Marie
    Et là son autel au milieu des cantiques
    Consacreras ton cœur à la St Mère chérie

    10 Et lorsque sur le soir, finissant ta prière
    Tes pas te conduiront chez nos parents aimés
    Ton cœur les bénira de t'avoir sur la terre
    Montré le vrai bonheur de t'avoir donne

    19 Juin 1916 R. Evesque.
    6 Si un boche voulait détruire la Madeleine combien de temps lui faudrait

      ~~~~~~~~~~~~~~~~~
    Remettre à Michel
    ~~~~~~~~~~~~~~~~~
    Douilles de 75
    Porte-plume (hélice avion)
    Croix de Lorraine
    Petit carnet pour Mr Anbrie
    Carnet de correspondances
    Bidon en aluminium
     
     

        Réflexions
    En pensant à Dieu

    En dehors de quelques heures d'exaltation et d'élan, il n'y a plus rien qui parle au cœur dans la guerre d'aujourd'hui. A l'angoisse du danger, auquel on ne s'habitue jamais tout a fait, est venu s'ajouter l'ennui d'une longue attente. Les mois succèdent aux mois; et c'est toujours la même absence de confort, les mêmes privations, la même solitude du cœur....; et la mort qui vous guette, brutale et savante, au détour du boyau.
    On s'est résigné - puisque c'était le devoir - à passer un nouvel hiver aux tranchées; on se résigne encore à ne pas rentre chez soi pour y voir mûrir les moissons. Mais l'épreuve est dure, pour les corps comme pour les âmes.
    On l'accepte pourtant, vaillamment, toujours, souvent avec allégresse: C'est pour la France! Mais puisque qu'aussi bien il faut mener cette vie et que nul ne songe à en esquiver la moindre misère, pourquoi, au lieu de subir avec une résignation toute passive et presque fataliste, pourquoi n'en pas tirer quelque profit? Pourquoi n'y pas chercher un accroissement de valeur morale, alors qu'il suffit d'y penser et de prendre une attitude d'âme?
    Que de souffrances perdues! Mais si nous les acceptons chrétiennement, que de mérites gagnes!
    A l'Angélus du matin, aux heures pales et froides qui précèdent le lever du soleil, ceux qui songent, en battant la semelle, aux misères que réserve la journée qui commence, savent ils combien une courte prière réchauffe l'âme? Et ceux qui n'étaient point fait pour le dur métier de terrassier, savaient ils combien pèsera au jour de la récompense, chaque pelletée de terre qu'ils auront remuée en pensant à l'ouvrier de Nazareth?
    Et ceux qui souffrent dans leur chair, d'épuisement ou de blessure, savent ils la valeur infinie que prendra leur souffrance, s'ils s'associent à la passion du Divin Sauveur.?
    D'ailleurs, pourquoi porter seuls tout le poids de l'épreuve, quand on peut s'appuyer sur Dieu?
    Il sait, lui, ce que qu'est la souffrance, la lassitude du cœur, la tristesse mortelle pour les avoir connues au jardin des Oliviers, comme aucun d'entre nous les connaîtra jamais.
    Aux heures ou nous sentons le plus douloureusement l'absence des coeurs amis qui comprendraient nos peines, et en qui il ferait bon s'épancher, nous ne sommes point seuls.
    Dieu est près de nous.
    Mieux, il est en nous. Il est en nous si nous avons la volonté droite.
    Il est en nous si nous avons le cœur pur; Il est en nous, si nous sommes en état de grâce et vivons dans notre amitié.
    Mais encore faut-il y penser.
    Qu'elle consolation, quel soutien pour l'âme qui sent la présence personnelle de Dieu - D'un Dieu qui s'est fait homme pour souffrir comme nous! Qu'elle paix aussi, malgré l'agitation extérieure dans le fracas des obus et le sifflement crispant des balles! Et qu'elle joies! Malgré les tribulations l'âme s'épanouit dans cette intimité de tous les instants, faite de don généreux et de confiance, et qui s'exprime par le prière, non par des lèvres mais du cœur.
    Pour qui comprend ainsi sa vie de combattant, tout devient mérite, tout devient occasion d'enrichir et d'élever son âme, le vent qui glace ou le soleil qui tape, la pluie, la boue gluante...
    Tout cela n'est pas seulement utile a la patrie. La victime en est aussi le bénéficiaire.
    Et les mérites ainsi acquis lui procurent un capital de grâces, dont il fera profiter, s'il le veut, ceux qui lui sont chers.
    "Il n'y a rien de petit au service de Dieu et de la France", écrivait dernièrement un prêtre-soldat. C'est vrai que le moindre acte à son prix aux yeux de Dieu, comme le plus grand sacrifice, pourvu qu'en les accomplissant on lui e fasse offrande.
    Le tout est d'y penser.

    C.F.
    "Il fait bon partout avec Dieu, nulle part sans lui."
    Saint François de Salles

     

      La prière pour les Absents
    ------------------------

    Seigneur, qui savez le charme de la présence et qui avez voulu, pour cela, être toujours, présent au milieu de nous, vous qui avez dit " Mes délices sont d'être avec les enfants des hommes" et qui avez ajoute en constituant de vous une présence corporelle pour les temps:" Voici que je suis avec vous tous les jours jusqu'à la fin des siècles!" Seigneur, qui avez dit ces choses et qui les avez réalisées.

    Vous n'ignorez pas qu'une des infirmités et des misères de notre vie terrestre est l'absence de ce que nous aimons.

    Faites, O Dieu, que cette douleur inévitable qui nous vient de l'absence de nos amis soit bonne pour le salut et serve d'expiation pour nos fautes passées.

    Faites que les absents soient gardés par votre présence, éclairés par votre lumière sanctifies par votre grâce. Faites qu'ils ne soient jamais absents de votre cœur, ni absents du notre, mais qu'ils restent à jamais en communion d'esprits, de sentiments, d'espérance avec vous, O Dieu, qui êtes la vraie vie, avec nous qui vous demandons la grâce de les aimer saintement comme vous. Ainsi soit-il!!!!

    Mgr Sainet
      En Campagne
    -------------

    " Quand on a vécu cote a cote durant des mois et des mois de guerre, à travers les bons et les mauvais jours, partageant les mêmes souffrances et parfois le même morceau de pain; quand on a marché à l'attaque ensemble coude à coude, affronte le danger d'un même cœur, prié Dieu avec la même foi sous l'avalanche d'obus meurtriers; une fraternité tendre et profonde se forme qui laisse loin derrière elle les camaraderies superficielles du temps de paix"

    Aumônier: Thellier de Poncheville
      ------------------------
    Troupes Noires

      Mais, tas de Boches que vous êtes
    Mettez vous bien dans le cerveau
    Que vous n'êtes pas aussi chouettes
    Que nos braves noirs, il s'en faut.

    Croyez encore, qu'un contre quatre
    C'est un grand honneur qu'on vous fait
    Que de les admettre à vous battre
    De pair avec nous. En effet

    Plus que vous , o pithécanthropes
    J'estime que nos maricauds
    Sont dignes d'habiter l'Europe
    En dépit de tous vos ragots

      Ils ne commettraient pas ces crimes
    Epouvantables et gratuits
    Que vous tenez pour légitimes
    Commis en pays envahis

    Ce ne sont pas des mercenaires
    Nous les considérons aussi
    Comme de véritables frères
    Qui se trouvent chez eux ici.

    Ils sont dévoués à la France
    Et lorsque l'on vient nous chercher
    Des querelles en l'occurrence
    Ils ne demandent qu'a marcher

    Il aurait fallu pour bien faire,
    Vous opposer tous les Papous
    Tous les sauvages de la Sphère
    Qui, près de vous, sont des toutous.

    Que dis je, c'est toute la faune
    Des singes qu'on devrait d'abord
    Lancer sur vous comme un cyclone
    On ne l'a pas fait, on eut tort.

    D'ailleurs, orang-outan gorille
    Et boche, c'est quoussi-quorimi
    Vous êtes de la même famille
    A singe donc, singe et demi

    Ah! Si vous aviez en Afrique
    Des noirs, aussi vous, n'est ce pas
    A coups de bottes, et de triques
    Que vous les mettiez au pas
    Mais vos conquêtes sont finies
    Les alliées vous ont à l'oeil,
    Adieu, bonsoir vos colonies
    Il faut en faire votre deuil.

      C'est pourquoi vous pouvez d’eux rire
    Ou les regarder de travers,
    Nos bons noirs si j'ose ainsi dire
    Vous paraissent un peu trop verts.

    Carrière de Flirey 18-7-16
      ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~
    Le Billet du soldat
    ~~~~~~~~~~~~~~

    Je proteste que je veux vivre et mourir dans la religion catholique, Dans l'amour de Dieu, de ma patrie et de ma famille.

    Conformément à mes voeux du baptême, je promets d'observer fidèlement les commandements de Dieu et de l'église.

    Dans ce but pour venir en aide à ma faiblesse, je me propose de m'approcher le plus souvent de Dieu et des sacrements, me souvenant de cette parole du général de Louis: "Quand on porte Dieu dans son cœur, on ne capitule jamais"

    Je serai fidèle à ma prière du matin et du soir, ou, tout au moins, si je suis empêché, j'élèverai mon cœur vers Dieu pour l'adorer et me recommander à lui.

    J'aurai une dévotion filiale à la très sainte Vierge, ma bonne mère du ciel.

    Pour me mettre sous sa protection et me préserver des dangers du corps et de l'âme, je porterai toujours sa médaille et son scapulaire, et réciterai chaque jour trois Ave Maria, en son honneur, autant que possible, matin et soir, ainsi que dans les moments périlleux, avec un bon acte de contrition. Si je venais à être blesse dangereusement, je demande l'assistance d'un prêtre catholique. En cas de mort, je réclame les prières de l'église et l'inhumation religieuse. Ce billet trouve sur moi, sera l'expression de ma volonté formelle

    Vive le Christ qui aime les Francs

    Notre Dame, Saint Michel et Jeanne D'Arc, sauvez encore une fois la France, et rendez nous victorieux....

      Pour copie: Carrières de Flirey20 Juillet 1916 Signé Monbel
      Bonjour les Hirondelles
    ~~~~~~~~~~~~~

      Bonjour les hirondelles
    Bonjour, bonjour les hirondelles
    Brunes visiteuses fidèles,
    Qui, dès l'aurore du printemps
    Et malgré ces jours incostants,
    Nous revenez à tire d'ailes
    Nous annoncer les nouveaux temps!

    Bonjour coquettes hirondelles!
    Pour vos amours oiseaux fidèles
    Faites des nids gais et pimpants
    Suspendus à nos toits tremblants
    Et voltigez en ribambelles
    Aux lueurs des soleils levants!

    Bonjour gentilles hirondelles!
    A nos sites soyez fidèles
    Et, de vos jolis cris persans
    Saluant les jours de beaux temps!
    Voilez du satin de vos ailes
    Les ardeurs des soleils brûlants!

    Bonjour charmantes hirondelles!
    A nos maisons restez fidèles,
    Dans vos vieux nids tout jaunissants!
    Car voici la fin des beaux temps
    Redites nous nos~~~ ~~~ ~~~ ~~~
    Aux clartés des soleils couchants

    Bonjour volages hirondelles!
    Fuyez les saisons infidèles
    Allez vers d'autres cieux plus doux!
    Mais en emportant avec vous,
    Dans les noirs replis de vos ailes
    Toutes les douleurs de chez nous
    27 Juillet 1916
    ~~~~~~~~~~~~~~~~~
    Arrêter, ar-ay-tai


    liaison par mail

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